[Historique] Lothar Le Barbare

[Lothar]

" Bhytweehyn Dah Thaillhm Whehn Ochoënss Shprangh Pheurhsth Amaknha, Ahnd Dah Rraillzh Of Phorgotthen Brâkmarh Ahnd Bontha, Dher Vazh Aihne Hayghe OndRrîmhdh Aufh, Anhd Inthoo DiZh, Lôthar !, Desthind'h Thou Bhil'd A' Hüge Iopiâahn TroBheul AïmpaillhrR' , Ith Izh Ahille ! Hïz Krônikhër Hoü Oüillh Thêl Aufh Hîz Sâghâ ! Leth Mî Thaÿll Yhoü Aufh Daillhz' Aufh Haïllhe Advanthûrz !! " *

Terres du Grand Nord , berceau des Tribus Bwôrk

Il y a très longtemps de cela, alors que le monde était encore jeune, venait de s'achever l'exode des plus importantes tribus Bworks vers le Grand Sud.

Tout en marchant vers les terres promises par leurs chamanes, les Tribus amonçelaient trésors, richesses, femmes conquises et laissaient des terres dévastées sur leur passage, livrant bataille aux peuples jonchant leur route.

Parmi ces peuples se trouvaient une tribu sedentaire, paisible et habile comme nul autre aux Secrets de l'Acier. Vivant à la lisière de la civilisation d'Amakna, nul savait d'où venait ce peuple.

Nul jusqu'au jour où moi, jeune Chamane des Tribus Bworks, y penetra, les braies mouillés, afin de devaster leur mémoire. Ce fut en ce jour que l'on me confia la garde d'un nouveau né de cette tribu de peau blanche. Et que l'on tua sa mére devant son regard juvenile, après lui avoir arraché le scalpe.

La tempête de neige avait alors surpris tout le monde. La contrée, habituellement glacée et inhospitalière, avait connu depuis quelques jours un regain très violent du climat. Des deux côtés, colons Iop et envahisseurs Bworks, on souffrait de ces puissants intempéries que d'aucun accordait à une intervention surnaturelle. L'amorce d'une prophétie, dont mes collégues étaient tellement friands !

La femme était alongée, transpirante et au souffle rapide. Son ventre arrondie était par moment parcourru de spasmes. Jambes écartées et ruisselante, elle était au bord de l'agonie, près du feu de l'âtre. Son enfant allait venir au monde mais elle risquait d'en mourir, elle le savait.

Peu de gens l'entourraient car les villageois avaient deserté les lieux depuis quelques heures déjà, fuyant les hordes de bworks. Le prêtre Iop, vieil hermite désoeuvré avait décidé seul de rester avec son jeune disciple. Un Enutrof d'âge avancé était présent aussi, ami de la famille il avait décidé de rester malgré l'imminence du massacre dans la vallée.

Soudain les spasmes s'accentuèrent et le travail de la mère se fit vraiment pressant. Passées quelques minutesenfin, un robuste garçon qui au grand étonnement des présents ne pleurait pas mais froncait terriblement les sourcils, comme faché et contrit !

C'est alors que les cris retentirent. Le sol trembla un peu, pour ensuite devenir l'échos de la charge des Chevaucheurs de Karn, suivis de peu par la Horde.

La bataille fut brêve à l'extérieur de la tente; hommes et femmes périrent sous les assaults des Bworks, os brisé et tendons arrachés. Mais alors que l'on mettait le feu aux tentes et y délogaient les Iops planqués, un cri d'agonie vint de l'une d'entre elles. Je fus appelé à y entrer en compagnie d'un barbare de ma tribu.

Nous fîmes irruption dans les lieux. Le barbare fracassa le crâne du vieux prêtre d'une main lanca le disciple qui alla couiner de peur au pied du mur. Dehors les cris de guerre des envahisseurs tonaient, entrecoupés des rafales de la tempête.

Le bwork se pencha alors vers le corps de la mère et pris son enfant. Ce dernier froncait de plus belle ses sourcils, et ne trouva rien de mieux à faire que de lui coller une mandale sans autre forme d'avertissement dans la figure du barbare.

Mon compagnon tomba à la renverse, le nez enfoncé dans le crâne, mort, avec un dernier air d'étonnement sur le visage. Tombé sur le lit de sa mère, l'enfant se mit alors à pleurer.

Transi de fatigue et appeuré par la déferlante qui se déchaînait sur la vallée, je me surpris à prendre le bambin dans mes bras et de l'enmener au dehors. Notre chef qui eut mon rapport concernant la mort de son guerrier ordonna la mort de la mère et après un regard perplexe à l'enfant décida de me le confier après lui avoir donné pour nom "Lothar", qui en Bwork, signifie "Tempête".


* écrit en Bwork dans le manuscrit

[Lothar]

Camp Bwork, nord du jeune Royaume d'Amakna


Bien longtemps après nous ayons dévasté le village du jeune Lôthar mes chefs prirent la décision de prendre avec eux tout l'acier disponible afin de poursuivre notre route, exilés du grand nord. Ces temps étaient alors durs et nul ne pouvait y survivre sans piétiner à son tour ses rivaux. Mes maîtres avaient besoin du Secret de l'acier. Et ce fut en ces temps que se passa la jeunesse de mon Seigneur.

Ce dernier fut confié , ainsi que bons nombres d'autres enfants orphelins des massacres de leur famille, à divers maîtres esclaves. Ce fut un temps de misère et de grand froid, le Grand Hiver ne cessait de faire pleuvoir sur le monde un gel perpetuel et les désastres qui s'en suivaient. Ce furent des temps bien durs et beaucoup n'y survécurent pas.

Mon Maître fut confié à un marchand d'esclave qui le placa dans un moulin de pierre durant toute son adolescance. Par les Dieux-d'en- Dessous à quoi pouvait donc bien servir un jeune enfant issu d'un peuple conquis ?! A rien !! Et il vécut ainsi les premiers temps de sa vie la misère et la soumission.

Jusqu'au jour où le seigneur de ma tribu périt sur un champ de bataille, terrassé par un prêtre du temple d'un puissant dieu, que bien plus tard je consignerai dans mes Chroniques comme celui qui protégeait la tribu de mon Maître. Etait ce une vengeance poura voir asservi les siens ? Nous n'en savons rien et nous, Bworks, nous moquons bien de la décision des dieux ! Rhaa !

Toujours est-il que mon Seigneur grandit dans ce moulin de pierre, passant maintes années à pousser cette roue, en compagnie d'autres enfants, qui devinrent des adolescents, qui périrent pour beaucoup sous l'immense diffculté de survivre à cette vie de chien ! Des 22 enfants escalves ne survécu que mon Maître. Qui fut alors confié, à l'aube de ses 16 années , à un autre marchand, mais dont le commerce était celui du sang et du spectacle. Quelle glorieuse époque qui vit ainsi le début de la longue et sanglante épopée de mon Maître !!

Il fut mis dans des arènes, où il eu à combattre des sauvages importés de l'ouest, de puissants adversaires dressés, bête fauves et créatures démoniaques mineures. Toutes ! Toutes furent vaincues et l'arène du marchand lui apporta alors renommée et fortune alors que mon Maître se fit déjà sur surnommé Lothar le Barbare. Mais alors que les combats furent routiniers le marchand déçida de tirer le plus possible de profit de mon Maître, et l'envoya voyager sous escorte dans différents endroits.

Il fut enmener dans les lointaines terres du sud pour s'entrainer au maniement de toutes les armes dont il acquis la maitrise, auprès des maîtres breteurs Bolet qui, je le su par la bouche de mon Maître le prirent tellement en admiration qu'ils en firent l'un des leurs. Et à ce sujet nul n'ignorera la nuit où leur maitre rejoignit ses ancêtres à la suite d'un fabuleux banquet où il était question de savoir quelle était la plus belle chose dans la vie.

Par ma barbe !! Un tas d'apprentis guerriers qui étaient alors sous sa tutelle s'illustra en répondant par des sornettes de fillettes !! Et mon Maître de remporter l'admiration de son Seigneur en proclamant que la plus belle chose dans la vie était de " Tuer son ennemi, violer sa femme et entendre les pleurs de ses enfants ! " Quelle glorieuse époque !!

Plus tard, bien plus tard, à l'approche des 20 ans de mon Seigneur il fut envoyé dans divers collèges où il apprit les arts de l'écriture, ceux des runes, la poésie de Ping et la philosophie de Pong. Il fut invité à s'accoupler avec les plus belles reproductrices et c'est d'ailleurs là qu'il eut sa fille, le sut-il bien plus tard.

Et ces années d'apprentissages virent naître en mon Maître un puissant guerrier, issu d'une tribu anéantie et devenu un mercenaire sans foi ni loi. Un homme libre !

Mais alors que le le Grand Hiver touchait à sa fin, que les terres du royaume des Onzes se démarquaient enfin de leur période d'immaturité, que les dragons venaient enfin de mourir, alors et alors seulement le marchand décida, on ne su jamais pourquoi, de libérer mon maitre de son esclavage, un soir où une tempête tonnait dans les cieux et un soir où mon Seigneur fut vraiment libre pour débuter réellement sa saga !

Après quelques voyages au grès de l'inconnu, où il goûta au doux parfum de l'aventure lors de sa rencontre avec monstres, sorcières démoniaques et lubriques, amis d'un jour et compagnons de pillage d'une rasia, il arriva enfin en Ankama. Et c'est devant la statue du dieu Iop qu'il reconnu sa destinée, là, juste devant lui alors que se révélait à lui le Signe qu'il attendait tant : la barbe fournie du dieu semblant levée par le vent en harmonie avec la chopine qu'il brandissait d'une main et de l'autre une immense épée. Mon Seigneur en resta pétrifié durant 3 jours !! Au bout desquels il se réveilla en produiant un unique mot gutural: " Iop ! " .

Bien plus tard, alors qu'il était revenu dans le campement bwork et qu'il massacrait joyeusement ses anciens frères, il se rememorait la nuit suivante de sa Vision, alors qu'il était entré en catimini dans le temple et avait volé une simple épée.

Et encore plus tard il se riait de ses autres vols, massacres et actes impies, lors d'une jeunesse aventureuse en compagnie d'amis inoubliables tels la belle Dark-Bastila ou encore d'autres enfants terribles de ces temps anciens comme ses frères roublards Senor, Anacronox, Niz et Vegetapegasus.

Ces temps furent sujets à maintes autres chroniques dont souvent les choroniqueurs ne survécurent pas. Ce fut aussi à cette époque, qu'après quelques arrestations par les Anges, appelés tels à cette période reculée, que mon Seigneur fut une nuit approché par une sulfureuse Crâ nommée Lilith, qui prétendit le connaître et être de son sang. Elle le prit alors sous sa tutelle pour lui apprendre tout ce qui lui manquait.

[Ulquiola]

[HRP] j'ai bien aimé votre histoire maître [/HRP]

J'espère un jour devenir un Iop aussi valeureux que vous

[Lothar]

Telle furent les années d'apprentissage de mon maître : tumultueuses, acharnées et sans compromis. Puis vint le temps où il se dit qu'il y avait autre chose dans ce monde que des crânes fracassées, des veuves bouftonnes épleurées ou encore des entrepôts de bières dévalisés.

Quelques temps après ses folles aventures, ce fut donc au tour de cette inconnue qui se prétendait être une "cousine" éloignée de le prendre sous son enseignement. " Enseignement " n'est pas le mot qui convient d'ailleurs. Il faudrait parler de " martifouette " judicieusement utilisée.

Que vouliez vous qu'il fasse ? Cette Crâ avait quelque chose de magnétique, de super autoritaire et son regard de colère réussit à calmer ce grand dadet qu'était devenu mon maitre et malgré sa puissance il ne pu se résoudre à la défier. C'est pourquoi il se " rangea ", grâce ou à cause d'elle, c'est selon.

Il prit posséssion d'une petite maison au port où il fit la connaissance des plus anciens compagnons de " cousine Lilith ". Ils étaient Conker, le fier eca cordonnier, Zapounet le petit eni espiègle, Gronyeuh le sadi en qui il trouva très vite un joyeux compagnon de buvette, Doshin le cra le plus gaffeur qu'il vit de sa vie ou encore le vilain petit Bronstein, xelor légendaire par ses monologues monosyllabiques.

La vie continua son petit train train et mon maitre en vint même à considérer la femme comme autre chose qu'un passe-temps. Ce fut surtout grâce à sa rencontre avec Cara, la iopette. Leur histoire alla loin tant et si bien qu'ils se marièrent même si cela ne dura pas longtemps. Alors que mon maitre hésitait entre se donner à la boisson pour oublier son premier chagrin d'amour ou donner de la boisson à son chagrin il fit la rencontre de gens qui allaient changer le cours de sa vie, une bonne fois pour toutes.

Ce fut son ami Gronyeuh qui fit d'abord la rencontre de Parhys, la feca. Elle aussi , de son côté, cherchait avec ses amis à former une guilde, alors que les Gemmes de Guilde et les percepteurs venaient de refaire leur apparition dans le monde. Gron' et Parhys convinrent de plusieurs rendez vous lors desquels mon maitre se lia d'une profonde et sincère amitié pour des gens tels que Smallking, Kelin, Nonmercipasdetequila, Crashbang, Akudo ou encore krieger et Effandayl. Pour plus tard former la guilde des Gardiens d'Hossal, donc l'histoire se déroula à peu près de cette façon....

[Lothar]

Les chopines de bières étaient toutes vides ou presque. En tous les cas elles trainent de çi de là, jonchant un sol sur lequel reposaient Gronyeuh et Lothar. Tous les deux étaient vautrés dans une position digne et faite de cette fierté toute imbibée à haute dose.. de bière. Leur dialogue relevait d'une subtilité à toute épreuve et en peu de mots ils réussissaient à refaire tout un monde. En gros cela donnait :

- Mhh... Mpfff..
- Gnéé ?, demanda péniblement Lothar
- Seu.. Seu.. Seuls... Mpffpff.., dit doctement Gronyeuh
- Ah bah... Bah oué..
- Oué...
- ..
- ...
- Bi.. Passe moi .. la. la bou.. bouteille.. *hips*
- Hein ?
- La bouteille ! *hips*
- Ah..

Et Gronyeuh de lever sa carcasse pour prendre l'une des dernières bouteilles de bière et la tendre lors d'une acrobatie tout en équilibre à son ami Iop.

-.. ss... s.. 'ci.. , articula Lothar tout en prendant la bouteille.
- .. 'rin...*ROT*
- Tu disais ? *pop*
- Bah.. bah ss... sss.. c'est foutu !, révéla dramatiquement Gronyeuh
- o_o
- Ben oué ! Tout part en caca.. cacaca.. cacaca..
- Kawet ? dit Lothar d'un air de conspirateur averti
- Rhaaa nan ! Ca va pas que j'te dis !
- Quoi ?
- Bah ca !
- Mais quoi ?
- Ca ! On a changé !.. C'est plus...*ROT* .. comme avant..
- Ben..
- Faut faire quelque chose.. ch'ai pas moi..
- Boire ? dit gaiment Lothar
- ..
- ...
- Non.. rencontrer des gens pitete nan ?
- Moué.. j'aime pas les gens..
- T'es con.. *hips*
- Toi zossi ! *ROT*
- Nan toi !
- Toi !
- Non !!*hips*
- Si !
- Arrrggg.. tu m'as eu..
- Mpff..

Les deux compères se comprenaient. Personne d'autres n'auraient pu les comprendre mais ils s'en fichaient. Ils se comprenaient et c'était le principal.

Le lendemain matin, alors que Conker revenait de la Cordonnerie en chantant un "Ayhi ! Ayho ! Je rentre du b.." , Gronyeuh, une gueule de bois carabiné, se leva en premier. Ouvrant un oeil bovin il fut soudain frappé par le désastre imminent : Lilith allait revenir de la Boulangerie et si elle voyait le bordel ca allait barder. Très vite il bondit sur ses pieds, glissa sur une bouteille et alla se vautrer sur la porte, face première, alors que Conker venait de l'ouvrir de l'extérieur avec un "Salut les gars !" tout joyeux. L'Eca eut juste le temps de voir son ami Sadida passer en trombe et aller chuter dans la fontaine.

En sortant la tête de l'eau sale, Gronyeuh était bizarrement tout réveillé. Il revint, l'air minable mais determiné, invoqua très vite une Aspipoupée et lui ordonna de tout "ranger". La poupée failli avaler Lothar encore endormi dans un coin avec ses amies les bouteilles vides et son pouce dans la bouche.

Une fois le ménage fait, Gronyeuh papotta un peu avec Conker et ensuite parti faire un tour, histoire de méditer sur l'avenir de sa guilde. Il lui fallait trouver une solution. C'est alors que le destin fit croiser sa route avec celle de la charmante Feca nommée Parhys

[Lothar]

Deux jours venaient de se passer. Deux jours durant lesquels Gronyeuh et Lothar ne se recroisèrent pas. Le premier avait disparu dans les fôtets au sud d'Amakna et le second, résigné, était parti mener une campagne de battues de Scarafeuilles.

De leur côté, les autres membres de la Touristeam n'avaient pas de nouvelles du Sadida ni du Iop.

Zaper observait un rythme quotidien fait d'entraînement à l'arc, Conker travaillait toujours à la cordonnerie et Doshin cela devait faire un certain temps que l'on avait plus de ses nouvelles. Et quant à Zapounet on le savait parti en hibérnation jusqu'au printemps.

L'on pouvait parfois croiser l'assistant de Conker, Ebrouf, qui s'empressait d'aller vider ses sacoches de minérais pour les travaux de "maaîiitre Conkeeeer". Pauvre Sram, une vraie mule.

L'époque était donc à la morosité et à l'abattement.

Puis, un soir, Gronyeuh réapparu et demanda une réunion de tout le monde. Quelques heures après tout le monde était réunit sauf Zapounet. Gronyeuh leur fit de sa rencontre avec la Feca Parhys et leur apprit que cette personne, ainsi que ses amis, souffraient du même sentiment de vide que les siens.

Il leur dit qu'après discution avec Parhys, ils avaient tout deux convenus de se revoir pour parler de faire rencontrer leur deux groupes. Parhys étant avec ses amis des voisions de la Place à la Fontaine cela ne devait pas poser soucis pour organiser la rencontre.

- Au pire, ce sera une rencontre entre voisins histoire de faire connaissance..., précisa Gronyeuh.

C'est donc une semaine plus tard que le rendez-vous fut fixé. La rencontre se passerait dans la maison de Lothar, siège de la Touristeam. On préapara les petits fouts, les saucisses cocktails et la boisson.

Tout le monde pu y assister et à la suprise générale plusieurs des voisins se connaissaient de par le passé. Crashbang, Smallking Kelin et d'autres amis de Paryhs avaient eu des relations tantôt commerciales tantôt purement de courtoisie avec ceux de la Touristeam. Le début de la soirée se passa en resérve prudente et en politesse gênée.

Puis, petit à petit, les langues se délièrent et de sujets en sujets on en vint à tomber d'accord que l'époque dans laquelle on vivait était bien morose. Et qu'il fallait faire quelque chose. Et que " Pourquoi pas nous bordel ! " suivi d'un "Chiche !" général.

Et ce fut dans la joie et l'allégresse que le petit groupe de joyeux voisins se mirent à papotter de projets en commun, de fusion de guildes, de gloire d'amour et de beauté autour de quelques bouteilles et de mets divers. Pour ensuite boire autour de quelques papottages. Pour enfin boire tout court...

Et décider que cette merveilleuse soirée ne pouvait être parfaite sans une bonne baston générale. La porte s'ouvrit et cette terrible horde de guerriers vacillants et beulgants se bouscula au dehors et les armes furent tirées dans une ambiance mêlant bonhommie et franche rigolade.

Le lendemain une plainte anonyme fut désposée dans le quartier pour tapage nocturne. La même matinée Lilith revint, comme chaque matin de sa boulangerie et vit la maison de son jeune cousin dans un désordre pas possible. Gronyeuh et Lothar se tenaient amoureusement sur un lit de bouteilles, Smallking et Crashbang étaient vautré l'un sur l'autre tenant chacun à qui un morceau de pain inachevé et à l'autre un bol de cacahuètes vide. Conker, Paryhs et tout le reste étaient absents. Lilith secoua la tête, navrée mais peu après avoir rangé son pain silencieusement dans le coffre reparti avec un sourire encouragé

[Lothar]

Lothar venait de revenir de la reunion avec les membres dirigeans de la Communauté Iop. La soirée n'avait pas été des plus reposantes et Lothar tirait une tronche pas possible. Cela s'était résumé à cela :

- Je suis le plus fort !, avait dit un Iop
- Nan c'est moi !, avait renchérit un autre
- Nan moi !
- Moi !
- Moi Moi Moi !
- Je veux être Président ! , balanca un troisième qui n'avait pas suivi.

D'un autre côté il y avait des anciens Iops. Entre autres Bluedragoon qui pour ajouter au caratére pathétique de la réunion n'avait rien trouvé de mieux à dire que :

- Mhh... Communauté ? Mhh.. Moui.. Je suis le plus beau alors j'en serai le chef ! ... Mhh.. Oh et puis non ! Je suis trop beau, les filles me kiffent alors je vais me la jouer solitaire.. Heu... Faut que je pense à appeler mes "amis" les plus anciens de ce monde afin de faire kamême ma guilde de plus anciens de ce monde ! Je suis trop beau pour vous, je vous méprise ciao ! Les filles déchaînées m'attendent moi et mon corps musclé ! Je suis beau et je vous mérprise ! Na !


Lothar, incrédule avait tapoté sur l'épaule de Kawet, tout aussi consterné que lui, et était reparti alors que deux iopions avait commencé à s'arracher les cheveux et à se griffer le visage.

La soirée avait continué de mal en pis. Lia, Diplomate de la Communauté des Eniripsa, l'avait contacté pour venir assister à la Grande Réunion des Communauté sur les Terres Draconiques, au sud. Lothar s'y était rendu et sur place se trouvait une certaine Rubise, représentante des Feca, Lia et d'autres. Là non plus ca n'avait pas bien fonctionné. Rubise n'avait rien de trouver de mieux à faire que de virer à coups de pompes dans les fesses toute personne qui ne lui plaisait pas. Secouant encore la tête Lothar était reparti.

Il se disait qu'avec un peu de chance la poisse venait de lui et tant qu'à faire pourquoi ne pas aller la derverser sur quelques brochettes de monstres. Parfois il se demandait lequel de ses ancêtre avait eu la merveilleuse idée de s'unir avec une Iopette. Il ne comprenait pas les siens pas plus qu'il ne comprenait comment les Iop avaient pu survivre tout au long des siècles. Cela le dépassait.

Soudain il entendit la voix de Kelin. La Feca, toute pressée lui demanda de venir très vite à la Salle de Cérémonie des Guildes. Une Guildalogemme venait d'être trouvée et tout le monde l'attendait. Lothar se mit en route pour arriver quelques minutes plus tard.

Etaient présents Smallking, Gronyeuh, Paryhs, Kelin, Conker, Zapounet, Atome, Krieger, Crashbang et Effandayl. Tous avaient l'air nerveux et de grands débats les menaient à la question fatidique : qui allait créer la Guilde dans la salle où une unique personne allait entrer. Soudain, Conker demanda à Lothar s'il voulait que ca soit lui. A quoi ce dernier répondit par un simple "Ok".

L'affaire conclue, Parhys confia la gemme à Lothar et tous le pressérent d'entrer. Le Iop se recoiffa briévement, remis son pourpoint à l'endroit et ajusta sa ceinture. Un dernier regard vers ses lacets de bottes et il entra dans la salle.

Dedans, c'était une gigantesque grotte avec une sorte de promontoir central auréolé d'une lumière sunaturelle. Une unique personne, Eni de son état, était à coté de la source de lumière et demanda à Lothar, puis à trois autres qui vinrent par la suite, s'ils voulaient bien rejoidnre sa guilde.

- Bah oué ! J'ai la gemme ! J'ai la classe, normal je suis une Enie, alors me faut des gens ... Je fais les choses à l'envers ? Bah oué ! Mais je fais c'que'j'veux avec mes ch'veux ! Gnia gnia gnia !

Lothar s'était alors avancé, un mal de crâne lancinant et avait balancé l'Enie à l'autre bout de la pièce d'une chiquenaude. Ayant ainsi toute lattitude pour se concentrer il s'était mis à la tache. Ses potes attendaient beaucoup de lui. Gronyeuh était en liaison télépathique avec son ami pour transmettre les directives.

Et les choix furent vite faits. On choisit le nom de Gardiens d'Hossâl en référence à la flotte nauséabonde de la Fontaine de leur quartier, la couleur bleu pour l'écusson histoire de dire qu'efin de compte la mer n'était pas loin et un joli petit trident tout doré pour dire que les femelles Eni se trompaient sur la notion "d'avoir la classe". Et l'affaire dans la poche Lothar prit l'Enie qui venait de se relever pour l'invectiguer de sa voix nasillarde et avec sa tête appuya sur une dalle qui mit en marche toute la machinerie magique.

C'était fait, La Guilde des Gardiens d'Hossâl était créee et ses membres, tout contents s'en allérent vers leur quartier pour discuter de tous les détails qui allaient préoccuper leur attention dans les jours à venir..

.. mais ceci est une autre histoire..

[maxuts]

Très belle histoire

[Genshirô]

Ben alors la..... Chapeau bas...
*souffle coupé*
Tout ça dans une vie de Iop?... je ne regarderai plus les Iop de la même façon désormais...
*Reste pantois*

[Bigtyler]

Tout ceci explique cela
Très belle histoire

/hrp c'est clair que ça amplifie bien le rp d'en savoir plus sur l'histoire des membres hrp/

[Chevalier-Dartagnan]

Joli !! C'est super sa !! trés classe je trouve

[Mystika]

Joli Lolo, j'ai beaucoup aimé ton récit

[NeoJaffa]

Je ne connaissais pas un tel passé mon ami. Du jour de notre rencontre au jour d'aujourd'hui l'image que j'avais de toi était très surprenante d'un Iop bien dans ses bottes avec qui une amitié s'est lié. Ton passé qu'aujourd'hui je découvre me laisse sans voix et me laisse penser que chaque jour j'en apprends plus sur toi, et c'est pas plus mal..

Tu revalorises l'image des Iop

[namgyal]

que dire d'autre sinon" WAOUW "

[Lothar]

Songe d'une nuit d'automne

" J'étais assis. Chez moi à Bonta. Bonta, ville qui m'abritait depuis peu en toute illégalité car il est dit que les suivants de Seriane-Kerm n'y sont pas les bienvenus.

Iop marginal, sans passion aucune, mercenaire solitaire. Le clan allait mal. Nul traçe du Grand-Maître. Nulle traçe de cette action glorieuse promise. Le néant... Et une bonne bière devant l'âtre de ma cheminée. Seule consolation.

Au dehors la nuit. Une nuit calme, peut être trop. On entendait quelques fois la milice battre le pavé. Cela m'étonnait car Bonta n'avait pas été la cible d'assauts brakmariens depuis longtemps. Et quant aux quelques voleurs.. Rien d'important.

C'est alors que l'appel me vint. Tout d'abord un râle de jouissance, puis celui d'une douleur extrême. Je regardais lentement vers la cage de mes familiers, voir si d'aventure ils ne s'étaient pas soudainement pris d'envie pêcheresses. Mais non.

Je bu alors une gorgée et me senti plonger dans un passé nostalgique. Sacrée bière ! De la recette même de Boudu-la-Fouffe, fidèle compagnon des Gardiens d'Hôssal, ma guilde et aussi.. Nouveau râle ! Décidément ç'en était de trop, alors je me levais et inspectais la salle à manger.

[Lothar]

- Qui va là ?!, dis-je en regardant circulairement la salle.

Mais personne ne répondit. Et le sentiment d'être épié me revient et m'inquiéta vraiment pour le coup. Alors je posais à fort regret ma bière à moitié pleine et alla doucement chercher mon épée. Luisante et prête à frapper.

De nouveau ce râle ! Mais cette fois je le compris : il se passait quelque chose dans ma tête. Oh, n'allez pas croire qu'une demi pinte peut avoir ce genre d'effets sur un puissant Iop comme moi mais.. Quoi que.. Herm, enfin, toujours est-il que l'appel revint. Et par Iop je décidais d'y répondre !

- Qui est là bordel ! C'est pas une heure pour tripatouiller l'esprit et la demeure des..
- Pére ! Aide moi !!!
- O_O
- Je soouuff.. il m'a prise Pére !
- Orshal ma fille ! Mais dans quel bordel de merde de piège t'es tu enco..


C'est alors qu'une image furive me vint en esprit. Orshal, désemparée, attachée au centre d'un cimetierre. Mais pas n'importe lequel, celui de Brakmar, ville qui m'avait banni parce que j'avais traité leurs puissants de faibles et de politocard.

Je ravalais ma salive et préparais mes affaires pour sortir. La Milice allait encore passer un sale quart d'heure..

[Lothar]

Une vingtaine de minutes plus tard, après quelques fracas sourds de tête cognées sur des murs, je sortais de la ville. Incognito ? Pas tant que cela. Ils allaient passer la ville au crible pour me retrouver. Mais je m'en moquais : ma fille était en danger et j'allais savoir de quoi il en retournait !

Et ce fut aux portes de Bonta que je regardais amoureusement dans ma besace à rangement de bière.. Pour déglutir de dégoût à la vue de l'une de ces nouvelles potions infectes de téléportation. Que je regrettais la magie ancienne, que je regrettais les Runes ! Je me pinçais le nez et avalais ..

.. pour me retrouver en pleine prairie, devant une foule indolente et devant une grande pierre ciculaire... Je touchais brièvement la pierre et de nouveau cette sensation désagréable mais cette fois parcourant tout mon corps. Sramatée de nouvelle magie !

L'endroit d'arrivée m'était coutumier. La Pierre amenait aux Terres des Dragoeufs. Ridicules petits sacs à mains en devenir perpetuel avec leur coquille sur le crâne et qui n'allaient certainement pas m'empêcher de prendre le raccourçi de leurs terres.

J'en tabassais quelques uns au passage, des individus spécialement malpolis qui eurent l'idée saugrenue de me barrer le passage, avec leur air auto-suffisant du haut de leur pipe fumant.

Quelques minutes plus tard je pénètrais dans le Cimetierre de Brakmar, les tripes nouées mais décidé.

[Lothar]

La terre était aride et déjà des odeurs de morts prenaient d'assaut mon nez si fragile. Je tentais, tout en courant à perdre le souffle, de recontacter ma fille. Des bribes de sa voix me parvenaient, faible, si faible. Mais cela ne suffisait pas. Je décidais de faire appel à mes Dons de Maître-Sériane. Et la métamorphose se fit.

Arbres rabougris.. Odeurs infectes.. Ames damnées.. Tofus fou-furieux et bavant... Fantômes.. Squelettes.. Morts Vivants.. le Sud.. toujours courir.. ombres.... Ombre Vivante .. métamorphose.. vibrations.. extentions.. Et là ! Je vis Orshal depuis le Voile .. Je sortis du Chemin Sombre et le vis.

Un démon. Ou plutôt un ecaflip, mais avec des ailes fuligineuses comme je n'en avais pas revu depuis la fermeture de l'Arbre des Roublards. Un sacré gaillard au demeurant : musclé, gigantesque, déformé et.. nu.. nu sur ma fille !! Je sortis mon épée de son foureau et avançai pour m'adresser à lui.

- Ahaa !! Créature damnée !! Concubin de la Perdition !! Misérable.. de.. herm !
- Plait-il ? , dit l'être démoniaque. Tu nous déranges ..

Je me sentis soudain un peu con. Cette approche me déroutais et les mots devenaient superflus. Alors je pris la meilleure décision qu'un Iop puisse prendre et je l'exprimais en des termes très savants et très pertinents :

- Euh , t'as dit quoi là ?!
- Tu nous déranges, dit le grand démon.
- Redis le pour voir ?
- Tu nous déran..

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je lui sautais au visage.

[Lothar]

Tout d'abord il eut l'air étonné. Normal me direz vous : un grand démon comme lui, sans doute le seul de tout le continent à avoir cet état d'avancement dans sa hiérarchie, être confronté, à poils, à un vieux Iop du genre teigneux.

Je n'en fis rien. Au vue de sa puissance je me savais quasi condamné. Il allait me mettre une jolie dérouillée. Et c'est ce qu'il voulu faire. alors agaçé il fit soudain appel, à l'ultime sortilége Ecaflip pour me terrasser.

Je serrai les fesses tandis que sa magie me frappait.

Et j'étais encore vivant. C'est alors que la moutarde me monta au nez. Je pointais du doigt une partie basse de son anatomie et lui dis simplement :

- Tu l'as vu quand t'as bu ?!
- O_O

Il paru étonné. Mais c'était déjà trop tard : profitant de cette vieille ruse de diversion je bondissais déjà derrière lui et joignais les bras vers les cieux en criant :

- Par la Colère de Iop !!

Et rien ne se passa tout de suite.. L'air confus j'allais dire un singlant " Iop !! Lacheur !! S'péce de gros lard puan.." que soudain je vis le regard du démon passer de l'amusement à la terreur la plus folle.

Une énorme puissance emplit mon bras. Et mon bras s'écrasa sur son visage. Il était mort, raide et soudainement disparu dans un "Pouf" suivi d'une odeur de souffre.

Je crus entendre venant des cieux obscurs une voix pleine de reproche et de mécontentement... J'ai même cru voir dans les nuages la forme d'un Iop en pyjama.. Mais je m'en moquais, coupais mon esprit et allai déjà vers ma chère fille.

[Lothar]

Elle était allongée, à moitié nue et blessée au flan. Une vilaine coupure sans doute à la dague. Elle ne pouvait qu'à peine parler et me gargouillait des choses au-delà des bulles de baves que formait sa bouche en sang.

Je l'allongeais et quand j'allais prendre soin d'elle j'entendis juste un :

- Me revoilà !

Et avant que je ne puisse faire quoi que ce fut le démon était réapparu et disparassait avec le corps d'Orshal, ma fille aimée.

...

Le cimetierre était vide. Enfin, je ne comptais pas les quelques squelettes qui passaient et qui de leur regard bovin m'exprimaient leur silence compatissant. Je les envoyais chier : ma fille était dans de sacrés beaux draps ... Ou plutôt était "sous" de sacrés beaux draps et ce avec un tétard de démon !

J'allais me lever et crier ma rage au ciel quand je vie comme une étoile fillante. On aurait presque dit une gigantesque forme masculine coiffé d'un bonnet de nuit à pompom et qui tout en levant une main désepérée de mon spectacle éteignait une céleste loupiotte.

Vous le répéterez pas hein mais je crois que ce soir j'avais encore envoyé chier mon dieu ... Bref, je me relevais, éparpillais les squelettes de mon chemin et rentrais chez moi ... demain serait un autre jour et ma bière m'attendait.

[Lothar]

Rencontre avec Monsieur Blakh

Lothar était assis à son bureau, au QG de Cania. Une tonne de papiers était posée sur son buvard, attendant d'être traîtée. Le temps était maussade et l'envie de travailler totalement absente. Pourtant, le Clan traverssait une période de pleine effervescence et on attendait les grands-maitres au front.

Mais plus ca allait moins Lothar regardait vers son bureau. C'était un vague point fixe qu'il mirait, ruminant des pensées que beaucoup auraient qualifié de " noires " mais qui en allaient autrement pour lui. Lothar vivait une de ses très rares crises de désir radical de changement. Il n'y pouvait rien c'était plus fort que lui.

Repassant ses mémoires en vue il se souvenait de la première crise, lors de la création de sa guilde. Convaincu que la solitude et l'ascociabilité étaient salvateurs il avait eu la crise du sociabilisme en fondant non seulement cette guilde mais en rejoignant allégrement les forces de Brakmar. Tout ou rien avait-il alors décidé.

Ensuite, bien sûr, était venue celle de sa rencontre avec Zamie et la création du clan Sériane aux côtés de Kawet. Ces deux périodes charnières avaient changé sa vie de façon radicale et irreversible. Lothar ne pourrait jamais retourner à Brakmar, ni revivre les primes instants de la guilde et encore moins rafraîchir sa relation amoureuse. Et c'était devant ce constat que par deux fois ce sentiment d'urgence lui revenait. Il n'y pouvait rien... le passage du temps.. et la question fatidique qui était de ..

- .. oui .. , dit soudain une voix de nulle part

Levant le regard vers la pièce Lothar ne vit personne. Après un léger hochement d'épaules, il se leva et alla se chercher une bière. Arrivé devant le meuble de rangement il en était retourné déjà bien loin dans ses pensées et alors que sa main allait vers une chopine..

- .. ouiii... , redit la même voix

Lothar fit volte face. Personne. Nulle part. Fronçant les sourcils de nouveau il alla pour prendre la chopine mais se surpris à se raviser, et pris un sachet de thé. La journée allait être longue.

[Lothar]

Et la journée fut longue. Longue d'une traînée d'ennui saupoudré d'instants de fugues mentales, vers des lieux, des gens, des périodes. Vers le passé.

Posant de côté son épée, lancant ses bottes dans un coin de la pièce, Lothar avait fini sa soirée, épuisé à avoir errer, dans un coin de sa cabane de pêcheur. Se bousculait dans ses pensées une foule de questions.

Maintenant que le clan en était arrivé à un point de stabilité ? Maintenant que les siens pouvaient compter sur des bases solides ? Maintenant que tant de temps était passé ? Maintenant, que faire ? Et maintenant ?

La nuit était déjà bien avancée et de cela Lothar s'en rendit compte alors qu'une sévére crampe lui pris la jambe droite. Après avoir gueulé un bon coup et avoir serrer des dents, bien réveillé pour le coup, il se rendit compte que ses errances mentales avaient traîné, traîné en longueur et toujours aucune réponse à la question..

- .. Oui .. , redit la même voix que durant la matinée

Se relevant soudain, Lothar empoigna sa tasse à thé de la soirée, prêt à en découdre. Il regarda partout autour de lui et c'était déjà beaucoup, la cabane ne faisait que quelques mètres carrés. Et pourtant rien. Ni à la porte, ni sous la table, ni aux deux fenêtres, ni..

- .. Oui est la réponse Lothar.. , redit la voix, cette fois près de l'armoire du fond.

Et Lothar n'en croyait pas à ses yeux. Se tenait devant lui une forme floue, noire, grande et tenant une faux. Serrant la poigne sur la hance de sa tasse il se fit menancant.

- Maitre Corbac .. -_-
- .. non .. celui là attendra son heure quand un groupe de sept aventuriers viendra le depecer .. dans exactement une heure et seize minutes et quarante trois secondes.. quarante deux.. un..

Lothar, la bouche ouverte de stupeur regarda mieux son interlocuteur. Il se tenait devant l'armoire du fond, vers le passage secret menant à la cave, et effectivement plus il le regardait plus il s'appercevait que ce n'était pas le Maitre Corbac, même si ce dernier lui ressemblait drôlement. Un sentiment de crainte indicible s'empara alors de lui.

- .. trente cinq .. quatre.. trois.. herm .. pardon Lothar .. , dit la forme en s'approchant de la table
- Je vous en prie. Vous êtes bien celui à .. celle.. enfin bref.. la personne à laquelle je pense bien ?
- .. Oui .. , dit la forme encapuchonnée dont un trait d'os tout blanc luisait en guise de menton, subreptissement.


Lothar dégluti mais garda son sang froid.

- Et que me voulez vous ?
- Mon dû.
- A savoir ?
- Le remboursement du temps passé, c'est presque fini tu sais..
- .. oui, enfin je n'imaginais pas que cela arriverait aussi tôt.. c'est insensé !
- Que je sois là ? Devant toi ?
- Oui par Iop !
- Laisse donc Iop en dehors de ca.. Il ne commande pas mes affaires . Aucun des siens d'ailleurs..
- Je me disais aussi. Et comment fait on ?
- On prépare sa valise Lothar et on se tient prêt.
- Je ne pensais pas que vous auriez de l'humour... ca rassure un peu..
- Il en faut quand on fait mon métier tu sais.
- Je me doute.. Mais.. Quand ? Quand partons nous ?
- Pas tout de suite. J'ai pris un peu de vacances et je voudrai profiter. Tu as encore quelques temps devant toi.
- Soit.. Mais pourquoi .. pourquoi " moi " ?
- Parce que ton désir était fort, ton appel puissant. Et surtout parce que je m'ennuyais.. tu peux comprendre..
- Oh oui..


La forme s'approcha de la table encore un peu et pris place. Maintenant qu'il la regardait, Lothar vit clairement son visage, un crâne de squelette et étrangement on aurait presque dit que ca sourriait. Déstabilisant.

- Je vous sers quelque chose ?, dit un Lothar tout troublé
- Du thé. Nous avons tout notre temps.

[Lothar]

Le reste de la nuit n'était qu'un vague souvenir, vague souvenir d'une longue discussion.. Embrumée. Et le sommeil vint peu à peu, sans doute ... pour tout confondre.

***

La route avait été longue depuis le Port. Des heures et des heures, d'abord le bâteau, ensuite le tabi puis la marche à pied une fois le désert de Sidimote à franchir. La destination était définie mais le chemin y donnant accés semblait poser soucis. En un lieu oublié de tous. Le pays était dévasté. La ville en ruines. Partout où le regard se posait ne reposait qu'ombres et poussières.

C'est aux alentours de minuit que l'ombre se glissa, furtive, de décombres en décombres, parfois hésitante parfois sûre d'elle. Venir en ce lieu ne l'avait d'abord que visiter en pensée. Une pensée confuse, errante, depuis longtemps. Trop de temps. Et en matière de temps il s'y connaissait... Il suffisait et alors il avait pris sa décision : en finir avec tout cela.

De l'ancien quartier il ne restait que murs à demi écroulés, rues labourrées semblait-t-il par le passages de titans et les cratères laissées par une pluie de météorites. C'était là, jadis, dans les Anciens Temps, qu'il s'était si souvent rendu, là, dans ce bâtiment miraculeusement préservé. Un bistrot.

La porte était dégondée et la salle principale jonchée de cendres. Le zinc tenait encore et les pompes, jadis rutilantes et cuivrées ne donnaient plus qu'un terne reflet à une lumière déjà moribonde. Tout autour de cette salle reposaient les canapés, banquettes murales et chaises autour de leurs petites tables rondes en bois. Il s'avança dans le lieu, distingua l'escalier unique menant, en haut, aux chambrées et anciens bureaux de l'institution qu'avait été ce lieu...

Soudain une impulsion l'amena, à grandes emjambées, à traverser la salle de biais, aller vers le bar et mettre sa main gantée sous la margelle centrale. Après quelques tatonnements il en sortit un tablier qu'il regarda avec nostalgie. Un " L " y était brodé.

Il le jeta dans le tas d'ordures momifiées qui jonchaient les lattes de bois, derrière le bar. Il se dirigea ensuite vers l'escalier, le gravit et visita chaque pièce du haut. Des lieux où il avait intrigué, d'autres ou il avait badiné et encore d'autres où il s'était vautré dans son vomi, saoul de soirée hautement arrosées.

Avec les copains..

Et du bruit parvint d'en bas... Fébrile, il se rendit sur la rambarde pour regarder la salle...

La lumière s'alluma soudain !

Toute la salle fut baignée dans une éclatante clarté, le parquet rutilait de son verni le lieu était bondé.. de dizaines de personnes. Hommes, femmes, anciens anges, anciens démons et créatures en tout genre..

[Lothar]

***

Les gens étaient occupés à un tas de choses, qui à la franche rigolade face à des visages perplexes, qui à astiquer des armes venues de toute manufacture, qui à boire tranquillement leur verre..

Plus il regardait les visages plus des noms surgis de son passé lui revenaient. L'érudit Hagan et ses regards francs, le braillard Vegetapegasus et ses revendications, les doux Origine et Lia assis en compagnie de Sir Eclipse, la sensuelle Holy-Bell, le fringuant Lucifel, le puissant et éléctrique Anacronox, le maladroit Doshin, la belle Niz, le rusé Zapounet.. Et des dizaines d'autres.. Tous affairés..

Il nota que personne ne l'avait remarqué encore et même au coin gauche du bar, donnant la vue sur la position, les quelques clients ne semblaient pas l'avoir remarqué.. sauf trois qui lui faisaient des signes de la main, l'enjoignant à les rejoindre.

Le premier, de haute taille, bâti comme un boeuf et air légérement constipé sur le visage, traversé par un mince sourire. Sa peau avait la dureté de l'écorce et il était Sadida. Le deuxième, grand et mince, une tignasse hirsute sur le crâne, une peau superbement bronzée, et un carquois blindé de flêches de toutes formes lui pendouillant à la taille.. Il était Cra. Le dernier, grand dadet aux oreilles de chat, jouait avec des cartes en se donnant un air faussement interessant, il était Ecaflip.

Il descendit les marches, hésitant, tremblant à la limite située entre une peur irraisonnée de la situation et une excitation sans bornes. Arrivé en bas des marches d'autres visages le remarquèrent et le saluèrent, certains avec éclats d'autres moins, mais toujours avec cet air entendu, de reconnaissance visuelle.

Il prit place auprès de ses trois amis et une bière apparu devant lui. Le Sadida lui sourit en faisant un clin d'oeil.

- Bois moi ca et ca ira mieux.., dit-il
- Sans abus bien entendu .. !, rajouta le Cra
- On s'en fout, bois et ensuite nous t'enménerons, il est temps, finit l'Eca.

[Lothar]

***

Alors qu'il avala une longue rasade il nota que tout semblait être redevenu dans l'ordre et l'envie lui prit soudain de bondir derrière le bar et de faire chanter la salle, de vider les fûts et de les remplacer, de faire hurler la musique, de faire rire certains, grincer des dents d'autres, soupirer, pleurer, rires, vomir, danser..

- T'embâles pas ma poule.. On reste pas longtemps, le coupa le Cra d'un air entendu, comme s'il avait lu dans ses pensées.

Alors il finit sa chopine et les regarda. L'eca prit la parole.

- On t'a attendu longtemps tu sais.. Héhé.. Et maintenant te voilà, on va pouvoir en finir une bonne fois pour toutes.
- En finir avec quoi ?, s'inquiètait-il soudain
- Avec nos souvenirs. Il resteront dans la pierre, gravés et libre à qui voudra de venir les parcourir du regard. Mais nous, nous devons partir, sentença le Sadida nommé Gronyeuh
- Ah.., s'étrangla-t-il.
- Bah oué..., le bourra le Cra. Allez, tu étais le plus flamobyant de nous tous réunis. Lève toi, les autres nous attendent...
- Les autres ?
- Oui. Enfin non ! Enfin, les vrais.. Pas les poussins, l'avant garde quoi, sourit à pleine dents le Général Cra de la Garde.
- Elle sera là ?, demanda-t-il avec espoir
- Oui, la Catin sera du voyage, dit l'eca, un long voyage mon gros brun.. et ton Conker sera avec toi comme ces deux totos.

C'est alors qu'il se vit dans la glace du bar. Brun il était. Il se vit debout, comme changé, et accompagné de ses amis, et sur le départ. La porte s'ouvrit, la musique semblait jouer un air sur la fin et il hésita entre la "Danse des Canards" ou un passage de "FukhD' AhpainA Whay" d'une barde bwork..


Ses habits avaient changé, il était ravissant, habillé à son habitude à la mode de la Tour Sombre, et sa fidèle épée noire ceinte à sa ceinture. Il prit alors le pas vers eux, tous ses amis, qui l'attendaient dans l'encadrement d'une porte auréolée de lumière et par delà laquelle provenaient les bruits de la vie, d'une nouvelle vie, la même mais renouvelée..

En regardant soudain vers l'arrière, il se vit dans une salle vide, comme à son arrivée, allongé par terre et quasi mort, des larmes ruiselants sur son visage.. La salle était crade, en ruines et la poussière disputaient aux ombres les restes d'un passé oublié..

Il franchit la porte et sortit. Pour ne plus revenir en arrière en ce lieu.

***

Le matin venu, il se réveilla à Brakmar, non loin de la Tour Sombre, dans une Taverne. Il avait mal aux cheveux et après avoir goûté l'affreux goût dans sa bouche constata un nouveau manque en lui... quelque chose de lui venait de définitivement disparaître.

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