Quartier Général du Clan de Sériane Kerm
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[Journal] Une vie trop vide ...

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[Journal] Une vie trop vide ... Empty [Journal] Une vie trop vide ...

Message par Leldoryn Sam 12 Aoû - 22:21

Par Leldoryn, seriane en devenir Very Happy

La pièce est petite, peu meublée aussi. Seul une armoire branlante en sapin dans un coin, ainsi qu'une table de nuit du même bois à côté du lit. Le lit lui est propre et frais au moins. Une seule fenêtre, grande ouverte malgrès la fraîcheur du soir. Le plancher en bois, grinçant à chaques pas, laisse filtrer un léger brouhaha. Beaucoup boivent et s'amusent en bas; en effet c'est la salle principale de la taverne d'Astrub.
Et assis sur une chaise, jouant de la plume sur un vieux grimoire, un jeune féca d'à peine dix-huit années. Il est mince, ses yeux vert feuille luisent à la lueur de la chandelle et ses long cheveux gris d'argent encadrent son visage aux traits fins. Il ecrit. Comme chaques soirs. Il couche sur le papier sa vie. Peut être est-ce un délire narcissique, peut être perd t'il la mémoire ... ? Peut être ... veut-il juste s'epancher.
Il est triste.
Sa vie est triste.
Sa vie est vide ... vide d'amis et d'amours, vide de peurs ... de sentiments ...
Vide de sens ...
Alors il ecrit.


Ce jeune feca triste, c'est moi.
Leldoryn Silf'Arion est mon nom, j'ai dix-huit ans et j'ai soif de vivre.


[10 Flovor 618]

Jour supposé de ma naissance, et j'ecris bien "supposé". En effet, j'ai été trouvé un jour sans neige, par un couple d'Enustrof cordonniers qui m'ont élevés comme leur propre enfant. J'étais fils unique; adoptif et unique.
Mes parents vivaient reclus dans la forêt dite de "tronvif" à cause des nombreux abraknydes qui la peuplaient. Parfois ils se rendaient en ville pour vendre leurs produits hauts-de-gamme et revenaient chargés de provisions pour le mois.
Je ne me souvient pourtant guère de mes parents. Ils ont étés aimants et bon tuteurs jusqu'à mes cinq ans.

.....


[7 Aperial 623]
Je n'oublierais jamais ce jour. Malgrès mon jeune âge alors, je me souvient parfaitement de la mort de mes parents, seules personnes à m'avoir aimé en ce monde.
Ils ne m'emmenaient jamais en ville, ils m'expliquaient que "le voyage était long et fatiguant, et que j'irais plus tard, quant je serais grand".
Ce jour est arrivé plus tôt que prévu je crois ... Mais je m'égare; je reviens donc au jour fatidique. Sur leur carriole ils roulaient sur le chemin du retour. Moi à la porte de la chaumière, j'attendais patiement leur retour. Je les vu pourtant, ces deux grand yeux jaunes brillant dans le fourré, mais je n'ai rien pus faire, ni même rien dire. Le mulou à surgit et les a éventrés, le temps d'un battement de cil, puis s'est enfuis sans rien toucher d'autre. A croire qu'il n'en avais qu'à la vie de mes parents, et non à leur chair ...
Je me suis approché, livide et tremblant. Une mare poisseuse et ecarlate tachait mes bottes, puis mes chausses alors que je tombais à genoux devant les corps inertes. Ils avaient l'air paisible, et là ... je ne sais pas.
Je n'ai pas pleuré. Je n'ai pas crié. Je n'ai éprouvé ni colère, ni haine. Je n'avais pas peur, je n'avais pas à avoir peur. Seul me serrait le coeur un sentiment d'abandon. J'etais mort dans l'âme et c'est ce choc qui m'a changé. Mes cheveux se sont décolorés avec le temps, prenant une teinte grise, grise comme la tristesse; et je n'eprouvais plus d'envie, plus de sensations ...
Oui, ce jour ci je suis mort pour la première fois.

.....



[12 Aperial 623]

Après la mort de mes parents, plus rien n'avait d'importance. Je ne sais donc pas combien de temps il s'était écoulé depuis, mes souvenirs sont flous. Je m'accorde à dire qu'il s'est passé cinq jours durant lesquels je n'ai pas mangé ni bu. J'ai erré dans la forêt. Je ne me suis pas fait attaquer. Aujourd'hui je pense encore à ce détail. Peut être les monstres ne m'avaient pas sentis comme vivant. Je ne le saurais jamais je crois.
Nuit comme jour je marchais dans le bois, jusqu'au soir du cinquième jour, où j'ai croisé un chasseur. Quant celui ci m'a vu, j'ai lu dans son regard, et je n'y trouvais que de la pitié. Cela ne me faisait nul effet de toute façon. J'etais résolu à tout, y compris à mourir dans ma chair. Qu'avais-je à perdre à présent ?
Le chasseur lui s'etait stoppé devant moi, et après quelques secondes il me dépassa. Hagard, je ne le vit même pas, du moins pas comme l'on voit habituellement. Ce n'etait qu'une présence, voila.
Il s'est retourné et m'a interpellé d'une voix rude : "Alors p'tit gars, tu viens ?"
Et je l'ai suivis.

.....


[20 Juinssidor 625]
Deux ans, je ne sais pas si c'est long ou court, mais j'ai vecu deux ans avec Boltor le iop chasseur, sa femme Jamil et sa fille Illia.
Par pitié aussi, Jamil m'avait desuite "adopté", mais les premiers mois, je n'étais pas vraiment enclin à me meler à cette nouvelle famille. La blessure était encore lancinante. Mais les efforts conjugués de Jamil et d'Illia, qui avait deux ans de plus que moi, payèrent; et petit à petit je me remis de ma terrible perte. Je n'étais guère bavard mais je parlais ou répondais quant j'en sentais le besoin. Mais la personne avec qui je parlais le plus restais Illia. A vrai dire je passais la majeure partie de mon temps avec elle. J'ai commencé à éprouver de nouveau quelques sentations auprès d'elle; l'envie, l'angoisse, la fierté et .. l'amour. J'étais petit certe, mais dans l'instant ou j'ecris ces lignes je me dit que mon amour à cette époque fut le plus authentique et le plus pur possible.
Elle m'avais réssucité. Et ma réeducation allait bon train. J'arrivais à sourire à une plaisanterie ou à grimacer quant Jamil ratait ses plats-surprises, de la panse de bouftou farcie à la gelée de boo.

.....


[2 Jouiller 625]
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Pour la première fois depuis l'incident, j'avais rêvé. Ou plutôt, cauchemardé. Un enorme mulou me sautait dessus et, l'air hilare, m'arrachait le coeur d'un enorme coup de gueule. Et je me suis éveillé en sursaut, en sueur et justement, le coeur au bord des lèvres. J'avais réveillé Illia aussi, et je me sentais honteux de me montrer aussi maladif et tremblant. Mais loins de se moquer de moi, elle m'enlaça en me deposant un baiser de petite fille sur le front. Et je me suis recouché et rendormis dans l'instant, rassuré et heureux.
Au matin, il était prévu de cueillir un grand bouquet de fleur pour l'anniversaire de Jamil. Aussi, dès notre réveil, habillés et gaillards, nous sommes sortis Allia et moi, le long du sentier qui menait à la plaine, de l'autre côté de la colline. J'aurais mieux fait de ne jamais me reveiller.
C'est l'avantage d'être insensible, l'on peux raconter objectivement son histoire, sans considèration pour les jugements d'autruis.
A peine avions nous franchis l'orée du bois qu'un énorme mulou, LE mulou de mon rêve, jaillit, vif, mortel.
Une giclée de sang chaud m'a maculé le visage, et j'ai vu le Illia choir, comme l'ombre du mulou disparaissait. Impulsivement, j'ai rattrapé le corps, et l'ai déposé à terre. Le sang coulait le long de mes joues; mon coeur pleurait.
Et je me suis enfuis, vite, et sans me retourner.

.....


[19 Septange 630]

Je n'avais pas écris depuis longtemps, mais seulement parce qu'il n'y avait rien à ecrire. Durant cinq années j'ai vecu comme un fantôme. Si mon corps est encore vivant maintenant c'est seulement dû à l'instinct primaire de survie. J'ai mangé ce que personne ne songerais à manger, j'ai bu ce que personne n'oserais boire ... et j'ai volé. Seulement quant il m'en restais la force. Je n'en éprouve ni honte ni fierté.
En fait cela ne me fait rien.
Je suis mort; encore.

.....


[30 Maisial 336]
Le temps passe mais il ne se passe rien. Afin de ne pas rester toujours misérable je me suis entrainé, sans volonté autre que celle de la défunte Illia, qui me pousse immuablement à faire quelquechose pour m'en sortir.
C'est la première fois depuis longtemps que je n'avais pas ressenti quelque chose, ne serais-ce que fugitivement, de nos conscience. Car elle est là, auprès de moi, je le sais je le sens.

.....


[11 Fraouctor 636]
J'ai atteind un certaint stade d'entrainement, et j'éprouve une faim insatiable. La vie ... ma vie réclame. J'ai besoin de me sentir utile et aimé.
Le temps cicatrise toutes les blessures, et il m'a fallu onze années pour me remettre de nouveau. Seul, c'est bien moins évident. La rédaction de ces lignes se fait sous le coup de la jubilation, bien qu'encore faible et fragile. Car aujourd'hui, j'ai effectué le premier pas : j'ai été recruté dans une confrérie. Avec quelques efforts, je parviendrais à combler ma soif, je le sais, elle me l'as dit ...


-- suite selon les évenements à venir Smile --
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