[Historique] Saphyr, l'Eniripsa Bleu

Anne O'Nyme a écrit:
Une nuit, un 9 javian, une Disciple d'Eniripsa court. Une pierre dans les bras, sérrée contre sa poitrine.
La bibliothèque d'Amakna, quelques arbes, le temple... c'est là qu'elle voudrait aller. Mais la horde de fantôme ardents et de fantôme apero à sa poursuite est une terrible menace. Comme l'épée de la Dame O'Clesse. Les sorts fusent ! Elle n'a qu'une envie : sauver ce qu'elle tient, l'abriter au sein du temple de la Déesse qu'elle a toujours priée. Et elle se mit à penser à ces lieux intouchables car protégés des Dieux. Une douce et chaleureuse lumière l'envahit de l'intérieur dans cette nuit froide et sans pitié. Pourquoi elle ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Les colonnes de pierre incrustées de glyphes s'approchaient, mais les monstres fantomatiques aussi. Chacun des sorts se faisait plus précis. Ces boules enflammées brûlaient sa chair, ses ailes n'étaient plus que de petits bouts de peau calcinés. Sa peau d'un bleu turquoise avait maintenant la couleur de la cendre. Elle lança la Pierre bleutée en direction de la porte du temple au moment où ses yeux se vitraient. Dans un sourire de joie dans la tristesse, la Disciple d'Eniripsa s'effondra à même le sol au pied du Temple. Elle n'y mettrait plus jamais les pieds. Son corps était déjà loin, emporté pas des fantômes assassins.

Le lendemain, rien au temple ne laissait transparaitre les événements de la nuit dernière. La pierre était toujours par terre, aux pieds d'Elya Wood, la prêtresse du Temple d'Eniripsa. Cette pierre, je m'en souviens très bien, elle est bleue. Je peux même dire ce que c'est : un œuf de Dragoeuf Saphyr.
La Grande femme frappa avec une douceur extrême sur l'œuf, la
coquille céda dans une léger craquement et un jeune Enirisa apparut, lové à l'intérieur. Une aile se déplia, puis une deuxième, puis une tête, et enfin un corps tout entier. La prêtresse prit de l'eau, lava le nouveau né. Il fallait lui trouver un prénom. Il s'appellera Saphyr.
L'histoire pouvait commencer, Saphyr X l'Eniripsa Bleu était né !

Saphyr X a écrit:Déjà tout petit, j'allais jouer avec les Araknes devant la porte de pierre du Temple d'Eniripsa. Quand j'en attrapais une, j'arrachais une patte, puis deux jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une petit boule et deux yeux. Ensuite, je déposais l'animal devenu informe sur une petite pierre plate, je plaçais ma main au dessus, lentement, pour enfin... prononcer mes Mots soignants et m'entrainer à les perfectionner. A mes débuts, seules deux ou trois pattes repoussaient ; mais quand je suis devenu plus grand, j'ai réussi à retrouver une arakne entière. Le seul soucis étant que s'il subsiste une erreur dans les mots, l'arakne a le temps de mourir.
Avec l'âge, mon côté sadique a passé sa route. Depuis, j'ai adopté une jolie ménagerie. Tout a commencé avec Doow'Ayle, mon bwak. Sa capture a été laborieuse mais pleine de surprises. J'avais trouvé l'oeuf au pied d'un nid de Kwakere ; plus brillant, plus coloré, plus lisse aussi. Il m'avait paru étrange mais j'avais besoin d'un compagnon de route alors bizarre ou pas, il viendrait au monde à mes côtés. Et c'est après bon nombre de sacs de graines de pavot que j'ai découvert la spécialité de Doow'Ayle : Il change de couleur selon son envie. Tantôt bleu comme l'océan, tantôt rouge comme la braise, ou brun comme le sol Amaknien voire blanc comme l'air embrumé du matin. C'est un vrai bouclier cette petite chose.
Son premier compagnon fut Rahl'Orgh, un bworky. C'est le gardien du repère de la Bworkette qui me l'a donné suite à un massacre que j'avais fait en compagnie de Badrok. Un vrai forcenet ! Il peut porter une tonnpods de bois ! Il m'aide bien dans les grosses séances de coupe. Même si je dois avouer que son crâne s'est quelque peu aplatit avec le temps.
Puis c'est Feuhm-Sek, mon Corbac, qui a rejoint la petite troupe. Son but était de m'aider à récolter les ressources sur les bestioles tuées au combat. Il aime ce qui brille... et ce qui ne brille pas. Donc pratique pour récupérer un objet tombé dans la [...] de bouftou.

Saphyr X a écrit:Quand on est jeune, on cherche sa voie. Astrub, une porte Ouest, un pavé, deux pavés, trois pavés... une forêt, puis tout un chemin pavé. Des plaines à perte de vue et de grosses bêtes sales et poilues. Je n'avais jamais rien vu de pareil. J'étais encore faible et n'avais par conséquent pas pu tâter de leur force. Mais les choses flasques et gélatineuses à leur côté ne m'inspirait que peu.
Cette longue course à travers les longues herbes me porta en face d'une immense porte en pierres de taille qui n'avait rien à voir avec celle d'Astrub. Des gardes lourdement armés se tenaient à l'entrée afin de protéger la vaste ville qui s'étendait par delà ces remparts. Ma carte ne m'avait jamais été aussi utile. Il est simple de se perdre dans un tel endroit.
Mes 10 épées de boisaille sous le bras, je trouvais sans trop de soucis Amaryo pour m'enrôler du côté des Ailes Blanches. Ce nouvel atout me permettait de voyager plus simplement, d'entrer dans les villages de Pandala. Bref, je profitais plus du système que je ne le faisais avancer.
C'est pour ça qu'un jour, j'ai décidé d'arrêter tout ça. Je devais sortir du placard.
Le garde Neuthr, qui à cette époque montait la garde sur la place des 4 menhirs en Amakna, me trancha les ailes contre une somme d'argent. Et la bibliothèque fut mon nouveau point de chute. J'absorbais un maximum de livres. "Le Don de Nouwel", "la Famille Duciel" ou encore "L'Horloge Divine" jusqu'à tomber sur cet ouvrage, écrit par Kawet Disciple du Dieu Iop. J'entamais ma lecture sur le Clan Mercenaire de Sériane Kerm. Certains auraient dit "une éternité plus tard" pour moi ce sera "peu de temps après", je contactais la Grande Sériane Sherma pour un entretien. C'est grâce à elle que j'ai intégré ce clan que je n'ai jamais quitté depuis ce jour du 30 martalo 637. Je m'efforce et m'efforcerai de le faire avancer du mieux que je pourrai.

Saphyr X a écrit:Un jour de Jouillet 637, je reçu une missive d'un vieil Homme que j'avais rencontré lors d'un pèlerinage avec Elya' et qui était supposé d'être mon oncle. Cet Oncle, Da de son petit nom, avait endommagé sa canne de marche. Un bel objet, selon lui, qui nécessitait des soins particuliers. Je n'avais que trente diplômes dans le domaine et je me demandais s'il ne se frappait pas la panse en pensant à moi pour cette tâche. Mais non. C'est donc avec mon balluchon que je quittais les terres Amaknienne par delà les pénates du Corbac un matin du 18 fraouctor sans oublier ma tailladeuse de bâton.

Saphyr X a écrit:La solitude finit par peser. Puisque personne ne désirait faire le premier pas, j'allais le faire. Même si au final, nous avons marché l'un vers l'autre. Voici comment cela s'est passé, une histoire entre deux Sérianes de rang :
Un soir où le soleil couchant éclairait Amakna d'une teinte orangée en parsemant la mer de milliers de paillettes, les Sérianes se préparaient à assister à une réunion. Mais quatre personnes manqueraient à l'appel : Dragonette, Bigtyler, Goreany et moi-même. Dragonette serait le témoin d'Yzen Tar et Bigtyler le mien. C'est dans l'intimité qu'Yzen Tar le guerrier Gorean et Saphyr l'Eniripsa Bleu dit "Pilu le Bleu" se sont mariés. Personne ne le sut de suite. Il fallut quelques jours avant que la rumeur ne se répande puis ne se confirme.
Cette union dura longtemps dans une joie et une entente parfaite. Jusqu'au jour où devant l'enclos de l'Ab Irato, à Brakmar, le lien magique qui nous unissait se brisa à la demande d'Yzen' ne conservant qu'une amitié tenace et étroitement liée. L'appel du nouvel air avait frappé. Inutile de souffrir plus. Le célibat sera ma seule voie. Adorant à jamais la Déesse Eniripsa.

Saphyr X a écrit:"Il faut qu'on parle" n'annonce que rarement quelque chose de bon.
Naitre aveugle ou n'être aveugle, certaines personnes sont mieux que d'autres. Et d'ici à là-bas il n'y a finalement qu'un pas.
On a beau être bon, ou tenter d'être bon, on est souvent bon à être beau, et puis c'est tout.
Vivre pour quelqu'un semble noble, cela nous donne une direction. Mais finalement, on n'est jamais mieux servi que par soi-même car on finit toujours seul.
Alors, par cette dernière page, j'annonce sauvagement, que Saphyr X, dit Pilu Le Bleu, rejoint la Déesse Eniripsa.

Si vous n'êtes ni aveugle ni sot, vous croiserez peut-être le regard familier d'un qui-fut-un-ami mais qui-est-un-animal dorénavant.
Regardez dans les fourrés, dans les bosquets, fouinez la nature, ses plantes et ses forets. Suivez son regard, ne restez jamais hagards.
Il est toujours là, derrière un charme, derrière un être,
Mais saurez vous, un jour, le reconnaitre.