Trésors obscurs de la mémoire

En ce jour historique, je discutais avec un jeunot du clan particulièrement cher à mon cœur. Sans me soucier de ce qu'il penserait de moi, je lui ai confié que, quelque part dans ma tête, j'avais des moments bien précis du clan figés en images aussi précises que si elles avaient été prises hier. Je trouvais ça étrange, mais à ma grande surprise il a dit être intéressé par ces images, qu'il aurait aimé vivre. Il voulait que j'en parle, il voulait pouvoir se les représenter aussi.

J'ai donc décidé de commencer des chroniques. Vous m'excuserez d'avance, ce ne sera pas forcément ordonné, ni cohérent d'un souvenir à l'autre, mais les méandres de la mémoire sont obscurs et ils remontent quand ils le veulent bien. Ils seront aussi axés sur ce que MOI je me rappelle, désolée donc si j'oublie certains évènements, c'est qu'ils ne m'ont pas particulièrement marquée.

Trêve de blabla de notre époque, passons aux temps anciens de la vieille dame que je suis.

Je vous ai dit que je ne parlerais pas forcément des souvenirs dans l'ordre, mais je tiens tout de même à parler du premier évènement qu'il m'aie été permis d'expérimenter avec le clan. Comme vous tous, les plus jeunes, j'ai été recrutée. Et comme certains d'entre vous, pas à ma première tentative.

C'était quoi, le recrutement, à cette époque? Eh bien, c'était une énorme compétition, en plusieurs étapes. Je vais vous décrire comment moi j'ai vécu ma première tentative d'entretien, qui était -je ne l'oublierai jamais- avec Sam-le-terrrrrrrible, GS à ce moment.

Une ou deux fois semaine, à une heure bien précise, lui en personne ou un émissaire attendait les candidats à la maison. Ce n'était pas 2 ou 3 postulants comme présentement, c'était plus d'une vingtaine de gens réunis à la maison attendant patiemment (ou pas). Il posait publiquement une énigme, qui devait mener les candidats à le retrouver ou qu'il soit dans notre monde. Dès lors, c'était la folie. Les postulants se déchainaient, courraient dans tout les sens, tentaient de se suivre mutuellement, demandaient des renseignements partout, se marchaient les uns sur les autres. Il ne prenait que les quelques premiers arrivés, et l'aventure ne s'arrêtait pas là.

Uns par uns, il passait les candidats. Il posait des questions, encore, et encore, tentant par tout les moyens de me déstabiliser, posant de manière différente la même question jusqu'à 5 fois. Il m'effrayait tellement, que j'en perdais tout mes moyens. C'était un dur, un vrai, et il n'y avait rien pour l'amadouer. Non seulement j'ai été refusée, mais à peine sortie de cet endroit -non sans montrer ouvertement mon indignation, criant haut et fort que je ne retenterais pas l'expérience- j'étais assaillie de gens me suppliant de leur révéler les questions auxquelles ils auraient à faire face, allant jusqu'à m'offrir des kamas contre mes précieuses informations. Quelle humiliation de devoir dire à ces inconnus que je ne leur serais d'aucune aide, puisque j'avais échoué.

Par la suite, comme vous vous en doutez de par ma présence ici, je me suis reprise en main et plutôt que de maudire de tout mon cœur ce matou miteux qui m'avait rejetée, je me suis dit que je serais sériane par n'importe quel moyen, et que je ferais tout en mon pouvoir pour un jour entendre de sa bouche quelque chose du genre "je regrette de ne pas t'avoir recruté moi même".

Le vrai recrutement n'a pas d'importance, car contrairement à ce que je pensais sur le coup, il n'a pas été marquant, génial, ça n'a pas été la vengeance extraordinaire que j'attendais. Au contraire, c'est cette première tentative échouée qui me marquera toute ma vie, et j'aime à me dire que mon recruteur n'est pas bailed mais sam.

PS: J'ai entendu ces mots de la bouche de Sam il y a fort longtemps, et encore aujourd'hui, dans tout mes actes, toutes mes paroles, il y a une partie de moi qui espère que ce que je fais continuera à le faire regretter ce refus.

C'est donc tout pour ce premier souvenir, je ne vous retiens pas de répondre si ça vous chante, et je vous laisserai sur cette citation portant sur la mémoire (de Dante au passage pour ceux qui sont versés en litérature)

Il n'est pas de plus grande douleur que de se rappeler, au sein de la misère, les temps heureux.