[Historique] Genshirô Nabeshima

/HRP et bien voila c'est la première fois que je partage ce genre de récit, j'avais vraiment envie de vous faire un peu plus part du BG de Gen, alors j'me lance, bon gré mal gré, dans cet exercice. soyez indulgents.. j'suis loin d'être un littéraire /HRP

De la tension dans l’air…. Un orage… des pluies diluviennes… La mousson s’est installée sur Pandala. Des marchés et des chemins ne reste que la boue, glissant sur le sol et emportant avec elle les débris des activités commerciales pandalaises.

Un Pandawa court au milieu de ce décor rendu flou par les averses et le brouillard, rappelant les tourbières fantomatiques entourant la forêt maléfique… De haute stature, l’énergumène file vers le palais, avec une rapidité telle qu’on ne la soupçonnerait pas chez un individu de son espèce. Il paraît traqué par la mort elle-même, et peur et détermination se mêlent sur son visage.

Lorsqu’il l’atteint enfin, c’est pour s’apercevoir que sa venue était attendue : les gardes le dévisagent froidement, avant que l’un d’eux ne s’adresse à lui :
- Genshirô Nabeshima! Le Grandapan requiert votre présence immédiatement! "
Le ton formel et autoritaire du garde ne masquait en rien les émotions que trahissait son faciès : haine, peur et dégoût s’y amalgamaient en une grimace repoussante…

Une fois les portes franchies, l’individu prénommé Genshirô pénétra dans la plus majestueuse demeure de l’île, où les soirées arrosées riment avec le tonitruant " BAAAAAAASTOOON! ", si cher à certaines tribus barbares de l’est et ou le charme raffiné de l’ambassadeur ravit toujours les invités.

Le décor est posé: des soieries fines rivalisent de fastes avec des tapisseries non moins précieuses, les statues érigées en l’honneur du Grandapan fleurissent, les armoiries des grandes Maisons pandalaises sont exhibées, telles des trophées, récompensant les familles les plus honorables du continent pandalais.

Les salles se succèdent à un rythme insoutenable pour Genshirô Nabeshima, qui souhaiterait plus que tout se débarrasser de ce garde dont le pas placide ne fait qu’accroître ses craintes… Ils déambulent ainsi tout deux, tels le gardien et son prisonnier, avançant vers le destin inéluctable des condamnés.

Là bas, au bout du chemin, l’attendent le Grandapan et ses conseillers. Haute autorité de l’île, le Grandapan est à Pandala ce que la cerise est au gâteau : jolie, mais inutile. Les conseillers forment le véritable pouvoir, et le vénérable sage n’est que leur instrument de pouvoir.

Voyant le jeune pandawa arriver, le Grandapan prit parole, le son de sa voix emplissant la pièce comme le tonnerre brisant le silence d’une nuit d’été.
- Citoyen Genshirô Nabeshima! " Gronda-t-il, "Connaissez vous le motif de votre présence ici ?" déclama-t-il ensuite avec colère, ses derniers mots se répercutant à l’infini...
- Je… je crois savoir…" Répondit avec hésitation le pandawa, tassé sur lui-même comme attendant le bâton qui allait le châtier.
- Non! Vous ne croyez pas! Vous savez!" Rugit le grandapan… "vous avez profané notre temple, violé la confiance sacrée de notre déesse!
- Je… Non! Jamais! Laissez moi vous expl… " Tenta de répliquer avec véhémence Genshirô.
- Taisez vous!" Coupa le patriarche "Vous n’êtes pas autorisé à parler! Savez vous ce qu’on réserve aux raclures de votre espèce ?... Répondez!...
- Je n’ai pas…"

Un choc…un bruit sourd… l’espace d’un instant... et le noir apparut… le Néant…

La mousson était depuis longtemps terminée sur Pandala, et le soleil avait repris possession de ses droits sur le ciel. La construction du pont reliant l’île au reste du monde s’était achevée, et nul n’avait depuis entendu parlé de Genshirô Nabeshima… et nul ne s’en était aussi inquiété, tel était le sort de ceux condamnés à l’Oubli.

- Chef ! Regardez ça!" Lança une voix d’homme "On dirait un des autochtones. Il a l’air d’avoir sacrément morflé!
- Hmm ? Réveillez le, ça nous fera un guide." Répondit une autre voix, celle d’un vieux briscard, le genre d’homme ayant vu son lot d’horreurs et de merveilles, le genre d’homme entre les mains duquel on confierai sa vie sans hésiter.

Ils débarquaient tout juste ces aventuriers…. Venus du continent, après la construction du pont, ils n’avaient eu qu’un bref aperçu de l’île. Dirigée par Ran-Bô, le crâ à l’arc automatique M16, l’équipe était partie depuis quelques jours, pour affronter les mystères de Pandala et rapporter des trésors de l’île. En guise d’accueil, la pandrista fut leur seul présent, et, désormais, un guide ne serait pas un luxe pour éviter de perdre la moitié de l’expédition.

- Hey ! Pandawa ! Lève toi !" Ran s’accroupit, secouant l’être gisant au sol. "Apportez moi de l’eau!" Une gourde fut posée dans la main tendue du meneur, et son contenu répandu sur l’individu poilu allongé sur le sol.
- Mouaip… ça n’a pas l’air d’être ça…" Le pandawa restait là, étendu, la respiration profonde, comme s’il sommeillait.

Un instant plus tard, l’un des aventuriers murmura avec énergie
- Chut! Arrêtez! Taisez vous!" puis pointa son doigt vers les fourrés tout proches, d’où provenaient des grognements, semblables à ceux d’un ours. Une masse imposante, tant par sa hauteur que par sa largeur et dont l’odeur de fermentation témoignait d’une consommation d’alcool dépassant largement les quantités absorbables par un organisme normalement constitué, s’extirpa alors lentement des buissons. La créature sembla s’ébrouer, puis repousser les quelques saletés parsemant sa toison, avant de jeter un regard amuser sur les explorateurs, dont les regards pétrifiés de terreur en disaient long sur leur courage présumé…

Aussitôt, elle prit parole
- Grmmmmph… bordel on peut plus pisser en paix dans cette forêt?" Lança-t-elle, ponctuant son interrogation d’une retentissante éructation, envoyant s’envoler au loin un des iop du groupe. Ran Bô, le fier crâ, parla a son tour, visiblement sur de lui
- Veuillez excuser notre intrusion, vénérable pandawa, mais…
- La ferme! J’suis pas vénérable! J’suis un maître pandawushuka moi! … Z’avez retrouvé Genshirô ? Grand bien vous en fasse!" le large pandawa fouilla sa besace pour en sortir une fiole contenant un liquide ressemblant a de la bière, mais dont le pouvoir corrosif paraissait extrème, à en juger par les vapeurs qui s’échappaient des interstices laissés libres par le bouchon.
- Vous lui donnerez ceci" dit il en tendant la fiole à Ran "Ca le réveillera…. ‘tention, n’essayez pas d’en boire, vous n’y survivriez pas. Dites lui ensuite qu’il s’appelle Genshirô Nabeshima. Et faites moi plaisir... emportez le maintenant.
- Hé mais… en fait…" Tenta de rétorquer le meneur de l’expédition, ayant perdu de sa superbe devant les manières raffinées de son vis-à-vis, qui reprit de plus belle :
- Ouais vieux crâ ! EN FAIT…. Toi et ta bande de bras cassés z’allez dégager avec Genshirô, et prendre soin de lui. Et n’restez pas dans l’coin z’êtes pas à la hauteur ! Maint’nant filez avant que mes pandikazes ne s’occupent de vous raccourcir d’une tête…"

Sur ces mots, la forêt paru se mouvoir, tel un seul etre, duquel était vomis des dizaines de créatures, armés jusqu’aux dents : des pandikazes aux intentions surement pas pacifistes, s’apprêtaient à se ruer sur le groupe d’aventuriers.

- Heu... hi hi.. très bien... c'est marrant on partait justement!.... hi hi!.... Drôle ça!... On partait..."
Le valeureux crâ prit alors son arc et la fiole donnée par le pandawa et confia au reste de son équipe le soin de porter le jeune Genshirô, encore inconscient, avant de filer en quatrième vitesse, quittant l'île pour ne plus jamais y revenir, sous les éclats de rire tonitruants des pandawas...

- Fuhuhuhu" en pleurait encore un pandawa, "Quel rigolade! Ca faisait longtemps, Maître, que vous n'aviez pas tenu le rôle de l'horrible pandawa mangeur d'hommes!
- Et oui mon ami..." Répondit le maître pandawushuka, d'une voix calme et posée, contrastant en tout point avec le ton précédemment employé "Puisse l'héritier de la 92ème Maison survivre à sa malédiction" Conclut-il, le regard perdu dans le lointain.

Genshirô a écrit:/HRP et bien voila c'est la première fois que je partage ce genre de récit, j'avais vraiment envie de vous faire un peu plus part du BG de Gen, alors j'me lance, bon gré mal gré, dans cet exercice. soyez indulgents.. j'suis loin d'être un littéraire /HRP

/hrp on
J'aimerais bien etre aussi peu littéraire que toi ^^
J'adore le syle
Encore ^^
Et hésitez pas a effacer ce message s'il gène ^^'
Grey
/hrp off

L’équipe d’aventuriers, menée par leur chef, Ran-Bô, finit enfin par atteindre la forêt d’Astrub. Là, ils décidèrent de faire halte, le pandawa devenant un trop lourd fardeau…

- On l’abandonne chef ?" Balança un des iops, brisant la quiétude des lieux.
- Nan… ces filous de Pandawas seraient bien capables de nous coller une autre de leur fichue malédiction sur le dos… On va lui faire boire ce truc là, la panda…burg… » Tentant de décrypter les informations écrites sur la fiole, Ran-Bo se remémora une histoire entendue il y a quelques temps sur ce breuvage, aux vertus magiques si l’on en croit le conteur, qui parlait de rendre sourd, aveugle et muet quiconque en buvait… Qu’importe, il était décidé à faire ce qu’on lui avait demandé, et, qui sait, ce monstre poilu aurait peut-être quelques secrets à révéler.

- Schwartzy !!! » reprit il avec humeur « Hey, gros bras ! tu réponds ?! » quelques instants plus tard, les fourrés s’animèrent, laissant apparaître le Iop, aux muscles aussi imposants que la bêtise…
- Heu.. S’cusez Boss ! La pandrista v’savez…
- Maudite île» maugréa Ran « Bon ! Le Iop, tu prends ce truc à poils et tu lui fais boire ça !
- Beugheuuuu chef ? Pourquoi moi ?
- Parce que t’es le seul assez con pour le faire ! Alors, grouille !
- Ah ouaiiiis ! C’est vrai ça chef ! » Reprit bêtement le Iop, se sentant d’une importance capitale dans l’accomplissement de cette périlleuse tâche. Ce dernier attrapa alors fermement Genshirô par la mâchoire, broyant ses joues pour lui faire ouvrir la bouche, et, d’un geste plein de dextérité laissant suppose une grand expérience dans le domaine, déboucha la fiole avec son pouce avant d’en déverser la substance dans le gosier du pandawa.

… Le réveil fut des plus brutal pour Genshirô, ses joues meurtries par des mains aussi solides que des mâchoires d’acier.
Il ne reconnaissait rien, ni odeurs ni bruits familiers, la végétation l’entourant était bien étrange… pas de bambous, de pandouille ni de riz, mais des arbres au tronc et aux feuilles diaboliquement bizarres… Autour de lui se massait un groupe de personnes, le regard tantôt curieux, tantôt rempli d’un intérêt étrange…
Ils n’étaient pas comme lui, pas de poils, la peau claire et nue comme celle des petits porkass que l’on voyait sur les marchés de Pandala de temps à autre… Il comprit soudain : c’était des habitants de l’autre monde, celui qui serait relié à l’île d’ici quelques temps… à moins que…

Les quelques secondes de réflexion de Genshirô furent interrompues par la voix du Crâ, qui vociféra une sorte de beuglement charismatique, probablement signifiant une formule de politesse locale.
- Bjr toi panda ! J’suis Ran-bô et E C mé potes » (/HRP pour la compréhension de tous, ce langage apparenté au bwork commun sera traduit dans son intégrale intégralité, ce passage étant retranscrit en langue originale pour meilleure immersion du lecteur /HRP).
- Heu… Pandazok à vous aussi, qu’est ce que je fais la ?
- Ha ha ! On t’a sorti du pétrin, Genshirô Nabeshima ! Tu dois sûrement être important pour t’être mis dans cette situation. Parles nous donc des secrets de ton île pour nous remercier, ce sera la moindre des choses… »
Le visage du Crâ s’était déformé en un rictus de cupidité au fur et à mesure de ses paroles, et cet effrayant masque semblait s’être propagé sur le reste des membres de son équipe, formant ainsi un groupe aux apparences peu amènes. Genshirô assimila les paroles et voulu répondre lorsque toutes ses pensées se mirent à fuir… Les secrets de l’île ? l’île ? Quelle île ? Genshirô Nabeshima ? mon nom ? Où ? Qui ? Pourquoi ?
La terreur s’accumulait sur les traits du Pandawa, une sensation d’étouffement aussi, et il expira ces mots dans un souffle, le regard vide, pointé sur le sol
- Je ne sais… rien… » Ces paroles avaient plus l’air d’être adressées à lui même qu’au Crâ, mais ce dernier les pris pour telles et rétorqua, les yeux révulsés de fureur…
- Quoiiiii ?! Rien ?! YAAAAAHAARGHH ! Pandaaaa ! Parle ! ou je t’étripe de mes mains ! »[/i]

Mémoire ou pas, souvenirs perdus ou fabulations de son esprit, genshirô ne s’en souciait guère en cet instant. Son corps meurtri allait subir un mauvais moment et sa vie était probablement en jeu. En un souffle il se remit sur pieds, puisant la force dans une volonté qu’il ne se souvenait pas avoir, et couru… Couru à travers Astrub, puis Amakna, la mort aux trousses, et il lui sembla bien que c’était son seul souvenir… courir, à travers la pluie battante… Pandala … le Bambou, les siens, des Pandawas… tout s’embrouillait. Il devait savoir.


Le tout jeune Pandawa arriva en Amakna, où il se réfugia quelques temps dans la taverne, grâce à l’accueil chaleureux quoique méfiant vis a vis des Pandawas, des habitués des lieux et du Barman : Another-Jack.

La vie lui fut plus paisible en ces temps la. Ainsi il apprit les rudiments de ce que tout bon Amaknéen doit savoir : la neutralité, la courtoisie, le civisme…tant de choses qui relançaient des échos dans sa mémoire, sans pour autant qu’il puisse y mettre le doigt dessus. De ses souvenirs, seuls son nom, un anneau, et les paysages de son lieu natal restaient. Il était Genshirô Nabeshima, et l’anneau attestait son appartenance à la 92ème Maison pandalaise.

C’est ensuite qu’il apprit l’existence du clan seriane-Kerm, sur lequel il avait questionné Maitre-Gypsy, qui en avait conclut que tout restait relatif, et de leur mercenariat, dont l’enseignement aboutissait à la Sagesse. Cette même sagesse qui éventuellement pourrait lui permettre de recouvrer ses souvenirs. C’était décidé... son avenir serait d’être membre de ce clan. Il s’entraina alors durement, éprouvant chaque jour sa force et son mental, retournant à Astrub affronter l’homme ours de ses mains nues, affronter ces etres que l’on surnommait « les bworks » dans des joutes verbales d’une rare intensité, avant de se mettre en quête de ce lieu que tous appelaient « le coin des bouftous ». Il y rencontra quelqu’un qui allait changer son existence, encore qu’il ne le sut que bien plus tard, persuadé de pouvoir échapper aux tendres griffes de l’amour comme il avait échappé au reste de ses poursuivants, et poursuivit son chemin, solitaire, offrant des fleurs à qui le souhaitait, se battant au nom des idéaux qu’avait semé Blacksad, le Flower-powaaa, avant de parvenir enfin à rencontrer un Maître Sériane…

Il avait appris ce livre par cœur, « les piliers du clan de Sériane-Kerm, par Maître Kawet », et pourtant c’est l’air penaud qu’il se présenta à Maitre Eniperien, dont la prestance et l’assurance le destabilisèrent d’entrée de jeu. Il lui sembla que tout était perdu, son entretien allait probablement être affichés au bêtisier Seriane et pourtant... contre toute attente, Maître Eniperien lui annonça qu’il était pris à l’essai en tant que néophyte du clan. Ce jour… Genshirô compris qu’il tenait la clé de sa destinée entre ses mains, et il était prêt à tout faire pour retrouver ce qui avait été perdu.

Journal de bord de Genshirô Nabeshima, 14 maisial 636

Ca y est je suis parti. J’ai décidé ce voyage suite à plusieurs nuits de cauchemars, et ce malgré les menaces pesant sur Zamika… puisse-t-elle être en sécurité. On dirait qu’on m’attire vers Pandala… Peut-être est il temps pour moi d’y retrouver la mémoire ? Quoiqu’il en soit je pense être prêt à tout affronter.


15 maisial 636

J’ai enfin pu traverser les forêts de bambou menant à Pandala. Etrange,… je ne m’en souvenait pas ainsi. Tout est confus dans mon esprit. Mes souvenirs me jouent des tours. Je revois certains moments passés sans savoir si ce sont des instant vécus ou des fabulations de mon esprit… et revoilà que je pense à elle, celle qui m’a laissé le souvenir de ses caresses comme seul réconfort… pourquoi maintenant ? Comme si je n’avais pas assez de soucis entre tout ça et Zamika. Je ne comprends pas.
J’ai pris une chambre à l’auberge. Bizarre. Tous ici semblent agir avec moi comme avec un étranger… même les animaux.


16 maisial 636

Ma nuit a été agitée, de nombreux rêves m’ont hanté… Le Grandapan, les conseillers… un complot, quel complot ? je ne comprends rien. On a déposé une lettre pour moi cette nuit, elle m’attends à l’accueil de l’auberge. Peut etre m’en dira t elle plus.
Une lettre de menaces, laissée sur le comptoir de l’auberge durant la nuit. On dirait que ma venue n’est pas des plus attendue. On me somme de rentrer chez moi…si j’étais moins buté c’est ce que je ferai et j’irai rechercher Zamika. Mais non. Je dois savoir.


17 maisial 636

J’ai réussi à avoir une audience avec le Grandapan. Il a paru heureux de me voir. Aussi m’a t il expliqué les raisons de mon amnésie, cet accueil, et caetera… Amusant, pourquoi cela est il aussi simple ? Selon lui, j’aurais commis un sacrilège, dont le teneur exacte ne m’a pas été révélée puisque le crime avait été expié, d’après ce que m’a dit le Grandapan, amenant la communauté pandalaise à m’exiler, après m’avoir rendu amnésique, selon des procédés gardés secrets. La cicatrice sur mon crâne me laisse à penser que ça devait faire partie du procédé.
Une cérémonie est censée être programmée pour me réintégrer dans la communauté, pendant laquelle je suis censé recouvrer la mémoire. Mon crime a été expié, et je peux enfin rejoindre les miens. Bizarrement les « miens » restent très froids à mon égard… pas comme Cilord ou Uakkin, mes frères sérianes. Il est probable qu’ils ne soient pas au courant de mon crime s’ils ont quitté la communauté depuis longtemps. Je me sens étranger dans mon propre pays. Où se trouve ma famille d’ailleurs ? la 92ème Maison pandalaise ?… Quel idiot… j’ai oublié d’en parler au Grandapan.




18 maisial 636

Seul le vénérable Maître Pandawushuka a daigné répondre à mes questions… la population ne m’est plus forcément étrangère, mais même parfois hostile. Selon lui mon crime a été trop important, et il est évident qu’aucun Pandawa ne pourra m’accepter à nouveau parmi eux. Pourtant, le Maître reste dubitatif quant à ce fameux « crime ». Il dit m’avoir trop bien connu pour me voir faire une chose pareille. Encore une fois, lui non plus n’a pas lâché un mot concernant la teneur de mon crime présumé.
Concernant ma famille, j’en suis le dernier héritier, et le seul survivant. J’ai apporté la disgrâce et la honte sur ma Maison par mes actes et les membres de celle ci ont tous finis par dépérir, privés d’alcool, ou s’exiler…
Je me sens abattu. J’ai mit fin à la 92ème Maison. Tout ses actes de bravoures ont été balayés par mon pêché. Peut être la déesse se venge t elle ainsi de moi… peut être est il temps pour moi de mettre fin à cette vie, cette Maison… conserver le peu d’honneur qu’il me reste. Il est probable que c’est ce qui est attendu de moi par le Grandapan et le Maître Pandawushuka…

Ma famille…

Un vide…

Des larmes tachent le reste du récit, le rendant ainsi illisible, suivies d’une giclée de sang…

[/b]

Je suis à Bonta… je ne comprends pas… mes derniers souvenirs… le froid de ma lame passant en travers de mes côtes… mon honneur… Je devrais être mort. J’ai trouvé une lettre dans mon journal.

Genshirô Nabeshima

Nous t’avons retrouvé dans un bien triste état… Pour ceux qui savent, ton honneur est sauf et ta Maison chante encore. Tu n’es pas encore à même de comprendre ce qu’il t’arrive… il est trop tôt. Ta condamnation a été une manœuvre pour t’écarter de Pandala. Tu en savais trop et tu en sais probablement toujours trop. Plus que tu ne peux l’imaginer. Nous avons pansé tes blessures, et pris soin de ton corps que nous avons rapatrié sur Bonta, ville des meilleurs guérisseurs.
Tu n’es pas prêt. Les conseillers qui souhaitent ton silence ont maintenant étendu leur pouvoir bien au delà de la zone neutre. Venir à Pandala, dans la ville même j’entends, risque de te mener à ta perte.
Quoiqu’il en soit nous sommes là, pour veiller au grain, en respect de notre accord et de notre amitié.

Repose toi mon ami, tu sauras lorsqu’il te faudra nous rejoindre

Qui a donc écrit cette lettre ? Est ce un pandikaze ? Pourquoi ces parias seraient ils mes amis ? Suis je vraiment innocent ? Je me retrouve avec plus de questions que je n’ai obtenu de réponses. Je n’aime pas ça du tout.
L’aubergiste vient de me l’annoncer, nous sommes le 23 maisial… tant de temps a passé… Je dois retourner à Amakna. Zamika a besoin de mon aide.

Amakna, 6 octolliard 636: un reveil difficile

Genshirô s’éveilla brusquement, tiré de ses cauchemars par une bise glaciale, dont l’étreinte lui rappela ses conditions de vie précaires…
Sans foyer, sans attaches, il avait vécu jusqu’ici sa vie de mercenaire du Clan en squattant ici et là des lieux de repos, les dortoirs des sérianes, la « maison » de sa guilde, une chambre à la taverne… un tonneau les soirs ou il oubliait sa mélancolie dans l’alcool.. qu’il avait juré d’arrêter…
Il rejeta les couvertures de côté, se leva pour scruter l’horizon devant lui… Quel que fut l’endroit où il regardait, tout lui semblait inaccessible… comme mis hors de portée par une volonté supérieure. Il était loin de tout, loin de ce qu’il aimait, loin de celle qu’il aimait. Il avait laissé tout cela s’éloigner de lui, se donnant ainsi le rôle de son propre bourreau.

Las de ce genre de pensées, il se retourna, et vit son lieu de repos : un tas de feuilles mortes… protégé de la pluie par un arbre que les continentaux appelaient « érable ».

- Les choses vont de mal en pis. Soupira-t-il.

La lumière du soleil matinal éclaircissait les feuilles de l’arbre majestueux de telle sorte que celles ci paraissaient rosies, leur donnant ce ton particulier, propre aux rêveries, qui fit remonter en lui les nombreux souvenir qu’il gardait de sa bien aimée.

- Cela aurait plu à Lomah… s’entendit il dire.

Tentant en vain de refouler des larmes qui coulaient le long de ses joues, emportées avant de toucher le sol par le vent hivernal qui soufflait en haut des montagnes, il se remémorait les derniers jours, rappelant à sa mémoire les raisons de sa présence ici, les raisons de son mal-être, de ses sentiments irraisonnés.

Il s’affaissa, laissant la peine gagner le terrain sur la raison, s’abandonna à la tristesse qui le rongeait depuis des semaines, qui l’abattait, et le rendait aussi asthénique qu’un sadida… Il pleura toutes les larmes de son corps, hurla sa rage de ne pas être capable de garder auprès de lui sa belle, de ne plus savoir comment faire pour la séduire comme autrefois. Il l’avait laissée partir, l’avait de nouveau abandonnée… il se persuadait qu’il avait tout gâché, que ses erreurs ne pouvaient plus se rattraper. Il insista encore sur sa culpabilité, tenta d’imaginer le monde sans elle, pour mieux finalement transformer l’objet de sa peine en rage contre lui-même. Il exacerba ses sentiments à l’extrême, se vouant une colère intense, allant jusqu'à vouloir s’arracher le cœur, se mutiler pour expier ses erreurs.
… il avait honte... mais seul ici, il pouvait abandonner l’île qu’il était censé être, pour enfin libérer ses sentiments.

Concernant sa belle, les signes d’alarmes avaient été nombreux… des non dits, des absences... parfois même un silence alarmant devant ses sollicitations télépathiques. La peur de la déranger, la crainte qu’elle ne se souciait pas de lui… qu’il ne faisait pas assez pour la ramener vers lui: occultés par ses taches diverses, ses « responsabilités » envers des personnes qui le sollicitait; oubliés devant les multiples centres d’intérêt qui l’éloignaient toujours plus d’elle. Il pensait son amour acquis, impossible à remettre en cause.. et pourtant… certains avaient tenté de le prévenir… ce fut finalement le fameux iop de la taverne d’Amakna qui lui éclaircit l’esprit, quelques jours plus tôt...

Quelques jours plus tôt

- Ca va avec ta femme ?
- On est pas encore mariés tu sais ! Juste fiancés ! Mais c’est pour bientôt !!
-Bientôt comme il y a trois mois ?
-… Pourquoi ces insinuations Gyps’ ?
-Non, pour rien comme ça... pour être sur.
-Que se passe-t-il ? Tu ne dirais pas ça si tu ne savais rien.
-Peuh’ ! Je vais encore m’attirer des ennuis à me mêler de ce qui ne me concerne pas.
-Gyps’ !! Tu sais bien que j’suis pas patient avec ça ! Dis moi tout !
-…
-Gyps’ !
-Bon d’accord… Tu n’as peut être rien remarqué, mais ta femme se... languit de toi. Tu n’es pas très présent pour elle…
-Comment ça ? Oô
-Bah, on en a parlé un peu tu sais… tu est toujours à faire des choses ailleurs, tu n’est jamais éveillé très longtemps, lorsque vous vous voyez, tu sembles éluder ses demandes par des « je t’aime » envoyés au milieu de deux trois baisers…
-…
Genshirô serra les dents, sentant son cœur battre dans sa poitrine une cadence qu’il associerait volontiers à une marche funèbre… sa vue était troublée par un rideau de larmes qu’il refusait de baisser. Il déglutit péniblement, ravalant ses sentiments et s’imaginant une façade qui ne laisserait rien transparaître.
-Tu sais, faut pas le prendre comme ça, il suffit que tu fasses en sorte de la reconquérir. Et à mon avis, t’as toutes les armes en main pour ça.
Maitre-Gypsy tentait vainement de se montrer rassurant et compatissant, mais ça n’était clairement pas son domaine. En dehors de Xabatar qui tentait de mettre le monde à ses pied, et la confédération, peu de choses en ce monde semblaient l’émouvoir.
-Tu… tu crois ?
La façade de Genshirô était brisée… ses traits laissaient maintenant paraître une profonde tristesse. Il avait la bouche sèche, le teint terne, les yeux éteints… à coté de lui, les chafers semblaient vivants et en pleine santé.
-Bah, t’as rien à perdre à essayer!

Il quitta Maitre-Gypsy sur ses mots, tentant de se convaincre que tout était jouable, mais au fond de lui, il réalisait : sa mélancolie traînante et drainant son énergie, sa fatigue chronique, le maintenant au lit des journées durant… c’était ça… ce sentiment que sa princesse s’éloignait, très lentement, mais irrémédiablement…
Et c’était entièrement de sa faute…il fallait réagir, trouver une parade, sortir le grand jeu, acheter des roses, cueillir des fleurs par millier, des fruits de palme, l’emmener sur Moon, lui faire découvrir le monde, la rendre plus heureuse encore qu’au premier jour, revisiter les préceptes du sage amaknéen Kam Asutra, la surprendre, encore et toujours, l’étonner, toujours plus ! … Il se devait d’agir, et de profiter de la moindre occasion de se retrouver seuls pour passer à la charge…

Amakna, 5 octolliard 636, le lendemain...

Il ouvrit son esprit pour sentir le réveil de sa belle, attendit des heures durant qu’elle se manifeste…luttant contre le sommeil… encore un peu… elle va venir…pour finalement sombrer dans cet état de veille qui était devenu pour son esprit une échappatoire inconsciente à cette mélancolie qui l’aurait rendu fou autrement.

Il s’était éveillé peu de temps après… jurant contre lui même de s’être laissé aller ainsi, ignorant qu’il devait le salut de sa santé mentale à cette propension narcoleptique. Il ressentit à la lisière de sa conscience la présence de sa princesse, comme il aimait l’appeler. Sans perdre une seconde il la contacta par télépathie…
-Ma princesse !
-Mon ange ! ^_^
-Que fais tu ?
-On découvre le coin des Koala avec Mecky ! On lutte un peu mais Lay va venir !
-Ha… avec Mecky…
C’était raté pour le côté rendez vous en tête à tête… et qui était ce « Mecky » d’abord ?… il n’osait pas demander, probablement s’agissait-il d’un de ses amis de très haut cercle, du genre à ne pas trop apprécier les sérianes …et il était persuadé qu’il dérangerait si jamais il se joignait à eux… Malgré cela il se lança, après tout, qui ne tente rien n’a rien.
-J’imagine que je risque ma peau si je m’approche de Mecky ?
-HEIN ? Oô Comment ça ?
-Bah.. j’sais pas, j’veux dire…
Il regrettait dejà d’avoir dit ça.. se sentait piteux de s’être laissé parler
-Ca dérange pas si je viens ?
-Mais ? Non pas du tout au contraire ! Pourquoi risquerais tu ta peau ?
-Bah je sais que t’a pas mal de connaissances de haut cercles qui n’apprécient pas les sérianes, alors je m’assure avant ^_^ »
-Meckew ? Oo
-Meck…
Dire qu’il se sentait con était un euphémisme… Mecky était le sobriquet de Meckew, le jeune voisin de Ken-Thal, un petit gars adorable, membre important de l’harmonie, prônant la non violence. Evidemment qu’il le connaissait bien, et il se sentait stupide de ne pas avoir reconnu ce diminutif…
-Erf, j’ai rien dit ma chérie ^_^ » J’arrive!

Ainsi, il rejoignit Lomahbrilindae et Meckew, pour explorer la foret des Koalas. Malgré la présence de ce dernier, Genshirô passa un moment agréable en compagnie de sa promise, en profitant pour se rapprocher d’elle, n’hésitant pas à montrer à Mecky les frontières à ne pas franchir avec Lomah…
La soirée s’annonçait plutôt bien, tous trois riaient et tentaient de se frayer un chemin à travers les koalas armés jusqu’aux dents, jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’orée du cimetière des Koalas, où Lomah entreprit d’éclaircir un doute.

-Dis moi mon Ange ?
-Oui ma Princesse ?
-Je me suis éveillée avec plein de pétales de rose tout à l’heure… formant un cœur autour de moi, c’était mignon!
Lança-t-elle, toute heureuse de la délicate attention, qu’elle pensait provenir de son fiancé.
-QUOI !! Oô Quel est le type qui a fait ça ! è_é
Genshirô sentait monter en lui des sentiments antagonistes, intenses : détresse, rage, tristesse absolue et enfin haine envers cet inconnu qui avait osé courtiser délibérément celle qu’il aime. Le monde s’écroulait sous ses pieds…
-Mais, je pensais que c’était toi qui… repris le jeune osamodette décontenancée par la réaction de son "ange"
-Bah, ça fait juste un prétendant de plus.
Tenta de temporiser Meckew, ce qui offrit au pandawa le temps de mettre à profit son enseignement sériane, usant de toute sa concentration pour ne pas sembler affecter, annihilant l’intensité des sentiments qui luttaient dans sa poitrine, transformant son cœur en un charbon poreux, absorbant tel une éponge les remous de son âme… des sentiments, rien que des sentiments…se forcait il de se rappeler. Il changea le masque de son visage, entreprit d’être le joyeux bout-en-train de toujours, et pris finalement la chose à la rigolade…
-Huhu… encore un qui va se casser les dents!

Ainsi reprirent ils leurs combats…Coincés par des fossoyeurs Koalas, ils durent trouver une tactique pour survivre, qui finalement s’avéra payante… mis hors de portée par les pouvoirs qu’avait octroyé la Déesse à Genshirô, les bouffeurs de kaliptus furent mis en déroute à grand coups de vague et de morsures de bouftou. Malheureusement, aussitôt après, les trois jeunes combattants tombèrent sur un groupe de maîtres Koalas, dont les intentions n'étaient clairement pas de se tailler une bavette en parlant de la pluie et du beau temps. Si la tactique leur permis de se mettre à couvert, ils ne pouvaient pour autant porter de coups… aussi le combat allait en s’éternisant, Meckew tentant vainement d’attirer les koalas vers les vagues de Genshirô… C’est dans cette ambiance un peu tendue que Lomah annonça qu’il fallait se dépêcher

-J’ai une course à faire à Brakmâr !
-Ha bon ? reprit Genshirô Mais comment ça ? Que vas tu y faire ?
-C’est pour un cadeau.
-Ha…
Erf, pensa Genshirô, si ça se trouve elle a un cadeau pour moi ? Ca me ferait plaisir mais… finalement je ne le mérite pas… mais bon, admettons que ce soit le cas… je dois vraiment la reconquérir!
-Ha non en fait c’est trop tard pour le cadeau. Annonça la belle osamodette.
-Arf zut !
-Ah par contre je sais ce que c’est ! Hiiiiiiiiiiii ! ^_^
-é_è
Le pandawa se sentait un peu piteux… imaginer un cadeau alors qu’il s’éloignait d’elle chaque jour un peu plus… quelle prétention sans borne…
-Ecoutez ! Lança Lomah, pleine de joie. Il a écrit mon nom en roses à Brakmâr!

Assénant une dernière vague rageuse sur le maître koala, Genshirô se sentit partir, transporté par la rage animale qui l’habitait encore parfois. Il savait que tout l’enseignement sériane ne lui servirait plus… il ne pouvait plus se contrôler, et ne voulait pas que sa Princesse assiste à cette débauche de haine… Qui était donc l’impudent qui osait flirter avec son Amour, l’Elue de son cœur. Qui qu’il soit, il aurait à subir le courroux du pandawa enragé…

Evaluant la situation dans laquelle tout trois se trouvait, Genshirô entreprit de quitter le combat, qui s’avérait de toute façon perdu d’avance : il se jeta dans les griffes du koala, priant pour que sa déesse fasse le nécessaire ensuite. Ses prières furent exaucées, et il se retrouva transporté au zaap, abandonnant son groupe pour filer vers Brakmâr. Dans sa tête raisonnaient les voix de sa fiancée et de Meckew

-Gen ! Lança Lomah, perdue devant la rage qu’avait déployé le guerrier de Pandala.
-QUI – EST – CET – HOMME ? OU – EST – IL ? Eructa Genshirô, la voix transformée par la rage.
-Mais Gen ! Il est parti ! Arrête ! reviens !

Genshirô n’écoutait plus… ses oreilles étaient devenues sourdes aux supplications de sa princesse, il devait detruire la menace, annihiler cet autre qui cherchait à nuire à son bonheur. Il avait fait de son être une machine à tuer, les battements sourds de son cœur lui semblaient lointains, et son regard ne reflétait plus que la colère, froide, sourde, destructrice.

Seuls son instinct et sa colère le menaient, il traversait les rues sombres de Brakmâr la maudite, éclatant les barrières des enclos fraîchement aménagés, brutalisant les passants de la ville, maudissant le fou qui osait remettre en cause son amour: dans sa rage il avait fait du prétendant le réceptacle de sa haine, le responsable de ses maux, et dans sa rage, il ne dépareillait même plus avec l’ambiance macabre de la cité sombre. Il chercha, inutilement, fouilla chaque recoin de la cité, explorant des lieux maintes fois maudits, retournant les cadavres adossés à des potences le long des rues, en vain…

Son cœur, enfin libéré des pulsions animales, le rappela à l’ordre…Il s’immobilisa, et observa les alentours… il était monté jusqu’aux landes de Sidimote. Ses vêtements, devenus des loques, pendaient mollement autour de ses membres. Il était harassé, et par dessus tout, se sentait souillé, honteux, d’avoir ainsi abandonné sa belle pour sa rage. Il quitta ces lieux maudits pour rejoindre les montagnes, via le camp des bworks… montagnes de ses premiers rendez vous passés avec la femme de sa vie…

/HRP c'est cool ^^ moi j'aime bien ton panda de Ranma 1/2 en haut :p /HRP

Passe dans la clairiere, et apercoit une forme, sombre, aux contours mal dessines dans cette obsurite. Je m¨approche alors pour voir la bete ... et la je marque un temps de pause, la chose toute terreuse, ensanglantee et bouffie ... c¨est .... c¨est mon Maitre Clouwn, mon apprenti, mon ami : Genshiro.

**Merde mon Grand, toi qui a su me guider sur la bonne voie tant de fois, ta petite tete t¨as pas dit de venir me parler pour me raconter tout ca?**

J¨ose pas le reveiller, il a le souffle mi-comateux du manque de sommeil, mi-asthmatique de la fatigue, il est mieux a sourire dans ses reves qu¨a pleurer dans mes bras, du moins pour le moment. observant le sol autour de lui, j¨apercoit les sillons creuses par ses doigts, et aussi cette fleur, seule signe de vie dans cet endroit rendu bien glauque. Fouillant mon sac, j¨hesite tout d abord a y deposer une fleur de ma cueillette, blanche et pure comme l¨est le coeur de mon ami, mais la fleur que je voit dans mon sac est coupee, elle n¨a plus de racines pour s¨epanouir. Je depose alors a cote de cette orchidee violette un peu d¨eau, et craignant qu¨un animal ne vienne l¨arracher a mon clown, je plante dans le sol tout autour une rangee d¨epees.

Voila mon grand, prend soin de ta fleur, ne la laisse pas faner, ne laisse personne la cueillir avant l¨heure, occupes t¨en chaque jour. Je ne sait trop bien ce qu¨est la douleur de voir l¨etre qu on aime s¨eloigner, je sais aussi que c est dans ces moments la qu¨on se rend compte combien on y tient. Laisse ta colere de cote, et va plutot lui dire ton amour, tu sais celui que tu lui criais moins fort ces derniers jours, parce que le croyais acquis.

Je me rend compte que je lui parle a voix basse, et que dans son sommeil il n¨entend pas tout ca. Je depose ma cape epaisse et chaude sur son corps meurti, ansi que les quelques pains que j¨ai sur moi, et en mettant la main dans mon sac pour sortir les pains, je trouve un des doudous que je vient de reparer pour Kharesse. Je le pose a côte de lui, Kharesse ne m¨en voudra j¨en suis sur.
Ma Princesse m¨attend mon grand, essaie de faire de beaux reves, et si tu te reveille cette nuit, regarde les etoiles ... elles te montreront tous leurs sourires ... la prochaie fois commence par lever la tete, ca t¨eviteras de saccager toute la plaine ....

La gueule de bois, l'impression d'avoir la tête dans un étau... c'était tout ce que ressentait le pandawa... Le mal de crâne de ces gens qui ont offert toutes leurs larmes à la terre enserrait son esprit, ce qu'il prit comme un signe de providence. Pouvoir penser ne lui aurait servit qu'à se morfondre un peu plus...
Il entendit alors le grognement sourd de son estomac, lui indiquant ainsi qu'il lui fallait se mettre rapidement en quête de nourriture, s'il ne voulait pas finir lui même mangé par un des gobelins monté sur une Karne, qui trainait dans le coin. Se redressant, il se rendit compte qu'une couverture avait été posée sur lui, et ses narines reconnurent l'odeur aussitôt: Mafr.
Il observa son environnement proche, constatant les attentions laissées par son ami, presque son Ange gardien.

Mafr... que ferais je sans toi. dit-il en souriant.

Il pris le doudou, qu'il plaça délicatement dans son sac: l'heure n'était plus aux pleurs. Ses mains gardaient les stigmates de sa bêtise, une eniripsa ne serait pas de trop pour soigner ces blessures, aussi il prit moult précautions en mangeant les pains laissés ici à son attention. Il sentait qu'accepter cette nourriture signait une sorte de pacte entre Mafr et lui... au nom de l'amitié...

Oui Mafr, tu as raison, je ne me laisserai plus abattre, et j'accepte de me relever, pour vaincre mes craintes et par là même prouver à Lomah que mon amour est sincère et entier.

Il parla intentionellement à voix haute, faisant du ciel le témoin de ce pacte d'amitié, et entrepris de quitter son refuge, pour mettre en application ses paroles. Il jeta un regard vers cette fleur, protégée dans son enclos, alla vers elle, et fut surpris lorsqu'il ressentit ce sentiment de familiarité qui émanait de celle ci. Evidemment... Elle était avec lui... toujours... sa princesse ne l'avait jamais quitté, et ne le quitterai probablement jamais, son amour était toujours là pour lui, et même dans ses pires cauchemars, Elle avait su le retrouver...

Lomah, je saurai faire s'épanouir notre Amour... finit-il par dire en quittant le sanctuaire de ses sentiments.

*L'écrivaine pour une fois perdais ses mots. Elle ne savait plus que dire ou que faire, mais une chose était sur, elle était malheureuse depuis un moment et il fallait que sa cesse. Son coeur et ses pensées se bousculaient l'un et l'autre, mais elle réussit tout de même a écrire ce qu'elle ne pouvait dire.*

Je me rappelle encore
Quand ton sourire me faisait t’aimer
Je sais que je n’ai pas eu tort
Par toi de me laisser enchanter

Mais je voudrais te dire quelques choses
Que je n’arrive jamais à te dire

A tes cotés j’ai vécu de si beau moment
Qu’ils sont gravés en moi
Tu étais mon petit prince charmant
Et j’étais tout pour toi

Mais les temps ne sont plus
Et petit à petit rien ne va plus
Je ne te vois plus comme autrefois
Et je n’ai plus de choix

Je pars en versant une larme
Pour toi mon amour

HRP/ Bravo ! Sa se voit que tu n'es pas trop litteraire xD HRP/

HRP moi j'adore ! /HRP

Des jours, puis des semaines, se transformant en mois, étaient passés depuis… Genshirô avait su panser les plaies de son cœur avec les fragments d’amour qu’il avait pu recueillir autour de lui. Ses amis, ses proches, Teamy, celle qu’il considérait comme une sœur…, et Xiang… oui, surtout Xiang… tous avaient contribué à le remettre sur pieds. Et simplement ça… les cicatrices laissées par son histoire passée avaient marqué l’âme du pandawa au fer rouge. Il se sentait changé. Quelque chose en lui avait été bouleversé, déséquilibré. Un chant obscur avait étreint son âme lors de ses accès de haine. Un chant d’une douceur effrayante, une symphonie plus pure que la lumière et plus noire que la nuit, une plénitude envahissante, enivrante, submergeant son corps et son esprit, décuplant ses forces et sa bestialité…

Une puissance sombre à ne plus jamais éveiller. Il n’avait passé une seule journée sans se remémorer avec effroi le souvenir de cet Ode à la violence. Il en avait peur. En lui sommeillait une rage destructrice, incontrôlable, qu’il ne pouvait sous aucun prétexte laisser sortir… Au risque de tout perdre.

Il était terrorisé, au point de ne plus vouloir réaliser de contrats, ou le moins possible. Qui sait ? une prime aurait pu éveiller à nouveau ce côté sombre en lui, cette bête qu’il ne comprenait ni n’assumait. Il était Genshirô Nabeshima, considéré par ses pairs comme un « gentil clown », le genre de gars qu’on apprécie pour son côté bout-en-train…

- Je… je ne suis pas ce monstre… se répétait il souvent, tentant de convaincre son inconscient.

La présence de ses amis, sa rencontre avec Xiang… tout ces évènements auraient du suffire à apaiser ses peurs et équilibrer son âme. C’eût été sans compter sur Elle…
Elle, la voix, la Louve, telle qu’il la représentait dans son esprit. Une Louve au pelage noir, aux crocs d’acier et à la musculature puissante. Une Louve au regard envoûtant et mystérieux… à la voix douce, rassurante, l’encourageant à la rejoindre :

- Suis moi… viens… susurrait elle dans l’esprit du pandawa.
- Non ! Protestait Genshirô, refusant instinctivement de se soumettre.
- Ne lutte pas… abandonne toi… viens à moi… viens à la colère…
- Non ! Laisse moi ! Je ne veux pas ! Se débattait le sériane, parfois au vu et au su de ceux qui l’entouraient.
- Je reviendrai… finissait par abandonner la Louve… accompagnant son mécontentement d’un grondement sourd, qui hantait souvent les pensées du jeune mercenaire.

Il avait commencé par garder ça pour lui, attribuant encore les troubles à une forme de surmenage qu’il ne s’expliquait pas. Il fallait qu’il réapprenne à conserver son calme… à « garder le contrôle ». Xiang, la jeune pandawa, recueillie par Amanda Dice lorsque, atteignant sa majorité, elle du quitter l’orphelinat, représentait une véritable bulle d ‘oxygène pour Gen, qui était immédiatement tombé sous son charme. En sa présence, la voix semblait avoir perdu du terrain, ainsi que les crises de rage, qui avaient diminué en fréquence et en amplitude. Bien que finalement persuadé d’une manigance de la part de sa meneuse, le pandawa se laissa aller à cette histoire, qui finit par revêtir une importance primordiale dans sa vie. Ils avaient passé de mémorables soirées ensemble, une fois même avaient été surpris par Amanda dans une facheuse situation… et cela les amusait lorsqu’ils en évoquait le souvenir. Malheureusement, le répit fut de courte durée… aussi imprévisibles qu’incontrôlables, les crises réapparurent, redoublant de violence…
Une après midi fraîche et ensoleillée de novamaire, le jour emplissant l’horizon de sa clarté nébuleuse, propice aux longues balades de fin d’automne, Ysira, compagne de Dynemaeltar, néophyte sériane et également membre de la VIIIème Légion, apostropha le pandawa via la télépathie de guilde, alors même qu’il complimentait sa « chérie » sur ses qualités de mineuse :

- Gen ! Comment as tu pu me faire ça ? Bourreau de mon cœur !
- Comment ? Répliqua le pandawa, estomaqué par les paroles d’Ysira. Mais qu’est ce que tu me racontes ?
- Genshilô ? Poulquoi te dit elle ça ? C’est ton autle compagne ? S’était empressé d’ajouter Xiang, mal à l’aise.
- Tu m’as abandonnée ! Poursuivit la disciple de Féca. Laissée au rebut tel un vulgaire chiffon !
- Mais… Genshirô se sentait perdre pied…chaque battement de son cœur résonnait dans sa tête, au ralenti, tel des tambours de guerre résonnant au loin… la cadence s’accélérait…Mais qu’est ce que c’est que ces conneries !!! Rhaaa ! Mais t’as fait péter le stock d’herbe à chachat de Sam ou quoi ?!
- Laisse moi! Tu m’as jetée ! Je vais en finir avec ma vie ! Insista Ysira, accrochant une pierre à ses pieds.
- Mais tu vas te calmer l’hystérique !!! Les tambours qui raisonnaient dans la poitrine de Gen se faisaient plus pressants, et lui-même sentait une irrépressible envie de tuer la jeune néophyte. Continue et c’est moi-même qui vais venir te buter !! Genshirô avait peur, il craignait plus que tout que les élucubrations d’Ysira ne déstabilisent son couple.
- Mais Genshilô ? Poulquoi me palle tu sul ce ton ? Ajouta la pandawa, ayant cru que Genshirô s’adressait à elle.

Genshirô bouillonnait… de mensonges en malentendus et quiproquos, la situation tournait à chaque mot plus en sa défaveur… Il se sentait maudit, damné, il n’avait plus le choix désormais, il devait faire taire la disciple de Féca. En lui, la rage avait pris des proportions gigantesques, gonflant à mesure qu’Ysira continuait dans son délire… Il se mit en marche, délibérément résolu à réduire au silence celle que son instinct avait désigné comme une menace. Dans son esprit, les tambours de guerre battaient le rythme frénétique des assauts sanglants, chaque martèlement l’imprégnant de colère…

- Très bien ! Puisque c’est comme ça, je saute ! Tu pourrais assumer tes actes, Légionnaire Genshirô !! Asséna enfin la femme de Dyne, joignant le geste à la parole, plongeant dans le port de Madrestam, une pierre au bout des pieds.
- Genshilô, poulquoi tu ne m’en as pas pallé ? Poulquoi tu ne me dis lien ? Commença à sangloter Xiang, terriblement affectée par les accusations d’Ysira. Son homme voulait il l’abandonner ensuite elle aussi ? Et pourquoi ? Effondrée, ses sanglots furent perçus par le pandawa… qui explosa, bien décidé à éliminer la « menace », sans prendre gare aux demandes d’explications apeurées de sa future fiancée.
- Ysira… gronda-t-il, la voix déformée par la haine. Je vais te tuer… rugit-il, s’abandonnant complètement à ses pulsions. Les battements de son cœur, les tambours de guerre, battaient un rythme insoutenable et frénétique, appelant la violence et la haine, invoquant la destruction et le chaos. La voix l’exhortait à anéantir cette menace… « Souvient toi Genshirô… souvient toi la peine, la douleur, souvient toi le vide que tu as ressenti… non ne laisse pas ces gens nuire à ton couple… sauve le… TUE LA ! »

Le guerrier pandawa ne luttait plus, abandonné à sa rage comme jamais encore il ne l’avait été, il se mit en chasse, beuglant sa haine par les moyens de télépathie de guilde, sourd et aveugle aux sanglots de Xiang, aux menaces de suicide d’Ysira… Il devait tuer cette fille, anéantir la menace qu’elle faisait peser sur son bonheur, coûte que coûte, quelqu’en soit le prix. Son alliée le soutenait, le poussant à la destruction, à la violence, galvanisant ses forces, chantant la mort et le sang. A mesure qu’il s’abandonnait, son objectif devenait flou…tuer Ysira, la dépecer… la tuer elle… anéantir la fille… Tuer, détruire, détruire encore et verser le sang… verser le sang…

Au loin, la Louve riait…

Il s’avéra qu’Ysira présentait des troubles de la personnalité, expliquant ses délires passionnels, et heureusement pour elle, Genshirô ne croisa jamais son chemin, et elle fut sauvée par quelque pêcheur qui passait dans le coin…Lorsque le pandawa s’éveilla, la nuit était tombée, recouvrant de son linceul sombre la forêt d’Amakna. Il ne se souvenait pas de tout ce qu’il s’était passé… Ysira… son délire, les sanglots de Xiang… la haine, la violence, la destruction… Pris de panique, il se leva d’un bond, qu’avait il fait ? Où était Xiang ? Il avait peur d’avoir commis l’irréparable… il jeta un coup d’œil autour de lui, terrorisé à l’idée de ce qu’il risquait de découvrir… et le spectacle ne fut pas décevant. Des arbres arrachés, certains a moitié calcinés sans qu’il ne comprenne trop pourquoi, le sol, labouré, piétiné, et surtout jonché de cadavres de bêtes diverses… des restes de sanglier baignaient dans des viscères de milimulou, des plumes de tofus éparpillées couvraient les becs arrachés aux mêmes créatures, des morceaux de tronc d’abraknydes vomissaient des membres encore sanguinolents arrachés sauvagement à des prespics, des carapaces de scarafeuille, vidées et à moitié broyées étaient empilées en une parodie de scène obscène, et les cris d’agonie plaintifs d’un boufton, crucifié et dont on avait arraché la peau à vif étaient le seul environnement sonore encore perceptible … le tout était surplombé par une odeur écœurante de sang, dont la viscosité semblait même envahir les naseaux du pandawa. Genshirô eut une série de haut-le-cœur, s’achevant dans une mare de restes a moitiés digérés, identiques à ce qu’il y avait au sol…
Le mercenaire hurla. Il couru vers l’est, meurtrissant ses pieds, dans lesquels les arêtes tranchantes de ses getas se plantaient à chaque pas… peu importait. Il était en proie à une terreur sans nom. La voix riait, se gaussait de lui. Il ne voulait plus écouter, il avait peur, il lui hurlait d’arrêter, sans cesser sa course…Il finit par se jeter dans la mer d’Asse, dont la puanteur légendaire et la viscosité étaient pour Genshirô aussi semblables à de l’eau mainte fois purifiée…Il se frictionna, allant jusqu’au sang, bu l’eau à en être malade, il voulait se laver de ce qu’il venait de commettre. Retrouvant peu à peu un brin de lucidité, il ouvrit son esprit aux communications spirituelles, et perçu la voix d’Ysira, qui se demandait pourquoi Xiang présentait tant d’agitation. Soulagé, il eut même la force de lui adresser la parole, marmonnant quelque chose à propos de consulter un éniripsa, avant de se mettre en quête d’une vraie douche.
Personne ne lui parla de « l’incident »…Finalement, il était probable que personne ne l’avait vu, et le simple fait d’entendre ses menaces de mort avait été certainement pris pour quelquechose de trivial, la pandawa étant de nature peu violente en vérité. Sitot douché, il se rua vers la mine où Xiang travaillait son métier, avide de pouvoir s’expliquer avec elle et s’excuser. Le malentendu concernant Ysira fut vite levé, et la jeune pandawa s’empressa d’embrasser son amant, avide de lui montrer à quel point elle ne souhaitait pas le voir partir… Ils passèrent la soirée, puis la nuit ensemble, et le lendemain, au levé, Genshirô entreprit d’agir pour comprendre ce qui lui arrivait.